Accueil Réflexions Faire renaitre la démocratie – Vers un nouvel engagement démocratique

Faire renaitre la démocratie – Vers un nouvel engagement démocratique

L’Europe est à nouveau hantée par des fantômes. Si le spectre du communautarisme évoqué par Marx et Engels dans leur propre manifeste semble loin, les prophéties actuelles nous parlent d’autres menaces : le retour des nationalismes et de la xénophobie, voire du fascisme, le choc des civilisations l’impulsion des rapports sociaux dans la violence d’une société soumise à l’idéologie ultralibérale, le déclin économique et culturel irrémédiable de l’Europe dans un monde qui s’est tourné vers l’Asie...

 

Qu’elle soit juste ou non, pessimiste ou simplement réaliste cette vision de l’avenir exprime une angoisse profonde des peuples et leur défiance croissante envers les institutions démocratiques traditionnelles (élection, partis, syndicats...) perçues comme impuissantes ou, pire encore, indifférentes. Le niveau élevé de l’abstention suffit à témoigner de ce discrédit et conduit à se demander si on n’assistera pas dans les 20 prochaines années à un crépuscule du modèle démocratique précisément là où il est né, au coeur de la «vieille Europe».

Réflexions, partagées, extraites du manifeste de l'association "Révolution-Démocratique" http://www.revolution-democratique.fr/

 

La France, qui aime à se penser unique, n’échappe pas véritablement à la règle. Le regain de participation aux élections présidentielles de 2007 et 2012 ne doit pas occulter la progression de l’abstention dans toutes les autres élections depuis 40 ans. Ce phénomène confirme que les élus sont de moins en moins représentatifs de la diversité de la population française. Au-delà des chiffres, chacun peut mesurer à quel point le climat politique et social est délétère. Des citoyens se complaisent dans la dénonciation du «tous pourri» et versent dans le zapping électoral, sans voir que la classe politique n’est que le reflet d’une société dominée par l’individualisme et le consumérisme forcenés. Les élites considèrent le peuple comme une entité versatile et inconséquente, ou, plus cyniquement, comme un conglomérat de clientèle qu’il faut séduire. Les grands élus comme les grands patrons s’accrochent à leurs mandats, leurs places, leurs positions et cultivent les rentes de situation. Plus de 80 % des parlementaires français cumulent un autre mandat électoral alors que ce chiffre est inférieur à 20 % en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne. La consanguinité caractérise ainsi le capitalisme à la française.

 

1° nous voulons dénoncer la confiscation du pouvoir par les professionnels de la politique aussi bien que l’apathie généralisée des citoyens face à ce phénomène.

2° nous voulons contribuer à explorer de nouveaux chemins pour revivifiez la démocratie dans notre pays.

Il y a en effet urgence à casser ces mécanismes politiques, socio-économiques ou culturels qui contribuent à bloquer la société est à désespérer les personnes et les groupes qui souhaitent la transformer.

 

Dans une période de crise financière, économique et sociale aiguë, il peut paraître accessoire de parler de refondation démocratique : c’est d’ailleurs l’argument récurrent des tenants du système actuel, qui estiment que les peuples sont moins intéressés par le « mécano industriel » que par les « réponses concrètes à leurs difficultés ». L’argument ne résiste pas à l’observation des faits : la crise financière n’est-elle pas elle-même avant tout une crise démocratique, qui met en scène la proximité (certains diront la complicité) entre les pouvoirs publics et les intérêts privés, ainsi que l’absence de tout contre-pouvoir émanant de la société civile ?

 

Quelques observations:

Bien sûr, nos institutions sont démocratiques et nos élus ont la légitimité du suffrage universel pour justifier leur action et il n’est nullement question ici de remettre en cause cette légitimité. Pour autant, cela suffit-il pour dire que nous vivons en démocratie ? La démocratie représentative telle qu’elle fonctionne aujourd’hui permet-elle d’entretenir et de renforcer le sens de l’intérêt général ? Facilite-t-elle l’investissement des citoyens dans la vie publique ? Assure-t-elle la représentation du bien commun constituant notre société ?

Le fossé entre les « représentés » et les « représentants » se creuse de jour en jour apportant son lot de désenchantement, de perte de sens de l’action collective et de l’intérêt général.

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