Chronique de l’assemblée plénière des 4 et 5 octobre

Le siège du conseil régional, vu du côté du Rhône.

«Le conseil régional a tenu sa session de rentrée les 4 et 5 octobre dans un climat constructif. Elle a fait suite à un séminaire, tenu sur proposition des écologistes, où tous les partis de la majorité ont travaillé ensemble. Cette démarche a permis de faire converger les vues et d’appréhender les enjeux de la seconde partie de mandat.»
Alexandra Cusey et Eric Piolle

La Région se dote d’un bras armé pour l’efficacité énergétique

Benoît Leclair a présenté le projet de société publique locale (SPL) d’efficacité énergétique pour investir dans la rénovation thermique des bâtiments publics. «Les marges de manœuvre sont importantes. Les objectifs du Grenelle sont loin d’être atteints et le secteur privé ne propose pas de prestations adéquates»

Elle permettra aux communes de rénover leurs bâtiments publics afin qu’ils consomment beaucoup moins d’énergie: écoles, piscines, bibliothèques, salles polyvalentes, gymnases…

Les communes bénéficiaires n’avanceront pas d’argent. La SPL financera les projets grâce à son capital et par des emprunts. La Région garantit les emprunts et apporte 5M€ de capital. Les collectivités rembourseront chaque année l’argent avancé, en “recyclant” les économies réalisées. De plus, la société apportera un appui technique pour monter les projets. Elle permettra de mettre en commun des compétences nouvelles, souvent inaccessibles aux plus petites communes, tout en créant des emplois non délocalisables.

Les débats ont porté essentiellement sur le retour sur investissement de la structure. Le groupe de droite était bien en peine pour argumenter son vote contre, disant accueillir le rapport «avec circonspection mais aussi avec bienveillance», mais finissant par s’opposer, probablement parce qu’il ne sait pas faire autre chose.

Voir la vidéo de Benoit Leclair, vice-président Energie Climat
Lire l’intervention du groupe par Pierre Meriaux 

Syndicat métropolitain de transports : coordonner les transports collectifs sur la Région Urbaine de Lyon


Le pôle métropolitain (voir ici nos réserves sur ce sujet) permet la création d’un syndicat métropolitain de transports pour l’aire métropolitaine lyonnaise. Présidé par la Région, il permettra à terme de créer une tarification unique pour les TER et les transports urbains, sur le modèle du « Pass Navigo » francilien.

C’est là une demande ancienne des écologistes. Pour répondre à la demande croissante de mobilité, il faut pouvoir coordonner les différents réseaux, sachant que Lyon et ses environs comptent actuellement pas moins d’une douzaine d’autorités organisatrices de transports.

«Nous nous mobiliserons pour que ce syndicat soit un véritable outil au service de tous les citoyens de l’aire urbaine lyonnaise, explique Jean-Charles Kohlhaas. Nous veillerons aussi à ce que tous les territoires de la RUL puissent intégrer ce syndicat et que la région y joue pleinement son rôle de coordination. »

Par un amendement, adopté par toute la majorité, les élus écologistes ont permis de donner un mandat clair en ce sens aux représentants de la région dans ce syndicat.

Voir l’intervention de Jean-Charles Kohlhaas

Gaz de schiste : une position claire

Sur proposition de l’ensemble de la majorité, le conseil régional a officiellement pris position contre l’exploitation des gaz de schiste et des hydrocarbures non conventionnels, et ce «quels que soient les procédés mobilisés». Il demande aussi la révision du code minier et un débat national sur l’avenir énergétique du pays. Ce vœu est un refus clair et définitif des gaz de schiste, à l’heure où les lobbies s’activent pour assouplir la politique du gouvernement.

Lire l’historique de l’engagement de la Région contre les gaz de schiste depuis 2010…
Voir l’intervention d’Olivier Keller

Santé : l’Etat doit prendre en compte la santé environnementale

Le conseil régional devait donner un avis consultatif sur le Plan régional de santé par lequel l’Etat met en place le service public de la santé sur le territoire. Le conseil régional a émis un avis «très réservé» sur ce plan.

Parmi les 1800 pages du document, l’Agence Régionale de Santé (ARS) veut subordonner la survie de petits hôpitaux comme ceux de Die, Belley ou Voiron, à la mise à disposition de personnel, à moyens constants, par les gros hôpitaux «pivots» comme Valence ou Grenoble.

«Notre crainte est que ce raisonnement conduise à déshabiller Pierre pour habiller Paul, explique Annie Agier. Il faut valoriser les hôpitaux de pointe tout en gardant l’hôpital de proximité.»

Pour le groupe EELV, Annie Agier a posé trois questions à l’ARS à propos de la prévention, des maisons de naissance et de la santé psychique. Les réponses ont été plutôt évasives. Point positif : l’ARS a confirmé la possibilité d’expérimenter des maisons de naissance. Cependant, sa vision de la prévention est encore très restrictive, alors qu’il est urgent de prendre en compte la santé environnementale au sens large.

Augmentons le prix de l’essence pour baisser le coût des transports !

Depuis 2010, les régions ont la possibilité d’augmenter la taxe sur les produits pétroliers pour financer des infrastructures de transports collectifs. C’est ce qu’ont proposé les élus écologistes. En ajoutant, comme 17 des 22 régions, un centime par litre de carburant, Rhône-Alpes aurait pu augmenter de 50% son budget d’investissement pour mettre en œuvre de nouveaux projets ferroviaires: Lyon-Trévoux, Genève-Annemasse, rive droite du Rhône…

Avec la tarification sociale que le groupe EELV a permis d’accentuer, il y a là une vraie politique de transports écologique et efficace. De son côté, la droite défendait un amendement inverse, pour baisser ce prélèvement et appauvrir encore plus la région, sans soulager réellement le portefeuille des automobilistes. Les autres groupes ont refusé les deux possibilités.
Pour Corinne Bernard, élue écologiste, « ce prélèvement qui ne représente pas plus d’un euro par mois pour les automobilistes, aurait permis d’accélérer la transition énergétique. Pour le moment, la Région a raté le coche. »

En savoir plus …
Voir l’intervention de Corinne Bernard 

Gollnisch s’énerve

Bruno Gollnisch, sans doute très en forme à l’occasion des quarante ans de la fondation de son parti par d’anciens SS, a voulu faire parler de lui en faisant de la récupération au sujet du drame d’Echirolles, puis en s’enflammant au sujet de la politique de lutte contre les discriminations. Il a été remis à sa place par le président Jean-Jack Queyranne.

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