Contrat de Plan Etat-Région : des conventions inégales pour nos territoires qui ne traduisent pas une vision politique régionale cohérente.

hémicycle

Le volet territorial du Contrat de Plan Etat-Région (CPER n’était pas satisfaisant lors de nos discussions en mars. Il ne l’est guère plus en octobre, malgré des avancées importantes, issues notamment des propositions des écologistes. Nous avons quand même obtenu l’intégration de 4 opérations ferroviaires majeures, avec l’engagement financier de la région sur les travaux : la réouverture de la rive droite du Rhône aux voyageurs, la ligne Lyon-Trévoux, la liaison Mézieu-Crémieu et le doublement du tronc commun de l’Ouest lyonnais. 
Mais les lacunes de ce CPER subsistent: les zones rurales ne sont pas, ou très peu, prises en compte à la différence des métropoles et assimilés. Les choix faits ne sont pas souvent porteur d’effets levier en matière d’emploi ou de transition écologique de notre modèle de développement.
Nous déplorons donc aujourd’hui que ces conventions territoriales ne traduisent pas une véritable vision de développement local, durable et de complémentarité entre les territoires plutôt que de concurrence, alors que le CPER devrait constituer un outil politique majeur pour l’équilibre des territoires.

Hormis la convention de Rhône médian et son projet territorial d’écologie industrielle et circulaire qui sort du lot, la plupart des autres conventions sont marquées par leur manque d’ambition. Des avancées méritent cependant d’être soulignées pour deux d’entre elles :
La convention pour L’Ain intègre, grâce à nos interventions, la réalisation de la ligne Sathonay-Trévoux et nous actons avec satisfaction l’engagement du Département aux côtés de la région à cofinancer les premiers travaux.
Le projet de convention avec le Rhône, actuellement à l’état de statu-co, est malgré tout l’occasion pour la Région d’affirmer son engagement en faveur de la réalisation du doublement du tronc commun de l’Ouest lyonnais. Cependant, pour ces deux dossiers majeurs, nous déplorons l’absence d’engagements de la part de la Métropole de Lyon.

Deux conventions enfin ont cumulé les sujets de désaccord politique. Les élus écologistes se sont prononcés contre les conventions pour la Maurienne et la Plaine de Saint-Exupéry.
Concernant la convention pour la Plaine de St Exupéry :
Que peut-on approuver dans un contrat qui se traduit par davantage d’artificialisation des milieux naturels et des terres agricoles, par le développement et la spécialisation accrus dans le domaine de la logistique routière et aéroportuaire, ou le ferroviaire n’est qu’un alibi ? C’est une fuite en avant que nous dénonçons et combattons.
Concernant la convention pour la Maurienne :
D’importants crédits sont affectés au chantier du Lyon-Turin, contrariant le développement d’une économie réellement locale et pérenne.

Apparaissent actuellement les problématiques des premiers appels d’offres au détriment des PME locales, le début des procédures d’expropriation, le stockage des déblais du doublement du Fréjus sur le territoire, sans compter ceux du chantier à venir.

Et que dire des mirages sans cesse propagées :
• Les espoirs illusoires d’une gare internationale à St Jean de Maurienne et de la desserte de Modane, alors qu’on constate actuellement la réduction drastique des effectifs cheminots,
• L’emploi, alors que le chantier en lui même en créera peu (environ 400) et que bien moins encore profiteront aux travailleurs locaux : ce chantier nécessite une main d’œuvre qualifiée, la moitié est déjà salariée de SPIE Batignolles ou des sous-traitants,
• L’activité de fret à St Jean de Maurienne, alors que tout déchargement et chargement de camions est exclu,
• La diminution de la pollution et le trafic routier, alors qu’aucune mesure effective de report modal n’a été prise.

Ce constat est rédhibitoire pour nous, écologistes. Nous regrettons vivement que cette convention pour la Maurienne traduise l’entêtement et l’embourbement de Jean-Jacques Queyranne dans ce « grand » projet, couteux et inutile, qui hypothèque la modernisation des lignes des Alpes du Nord et les trains du quotidiens.

La droite ayant décidé de voter en bloc contre tous les contrats notre opposition aux volets St exupéry et Maurienne a suffi à bloquer ces contrats. Vraiment le président aurait du négocier un compromis avec sa majorité plutôt que d’aller au vote en espérant amadouer la droite comme il l’a déjà obtenu…

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