Politique agricole commune : DES ESPOIRS ET DES CONTRADICTIONS

Le commissaire européen à l’Agriculture Dacian Ciolos a présenté aujourd’hui à Bruxelles devant la Commission et le Parlement européens, son projet pour la Pac 2013-2020. Selon les élus écologistes, ce texte porte de réels espoirs mais souffre de contradictions liées à une orientation encore trop forte vers l’agro-industrie et l’exportation.

En dépit des pressions exercées par les pays dits « nordiques », la Commission européenne vient de réaffirmer la nécessité d’une politique agricole commune forte, dotée d’un budget à hauteur de cette ambition. Les élus Europe Ecologie – Les Verts sont satisfaits d’y voir fixés les objectifs d’une redistribution, d’une nouvelle conception et d’un meilleur ciblage des aides publiques. En effet, le nouveau projet met dans ses priorités l’emploi paysan, la vitalité des territoires et la préservation des ressources naturelles. Il affirme la nécessité de remettre à plat les aides publiques à l’agriculture européenne et de mieux prendre en compte le producteur, l’actif agricole, dans la redéfinition de ces aides. Il insiste sur le soutien particulier à porter aux petites fermes, indispensables à la vie de nombreuses régions rurales.

« Comme Dacian Ciolos, nous souhaitons que l’agriculture européenne prenne toute sa responsabilité dans le combat contre le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité », déclare Olivier Keller, président de la commission agriculture au Conseil régional Rhône-Alpes.

En revanche, le projet ne remet pas en cause la soumission de l’agriculture à l’agro-industrie et au marché. Il formule une double ambition contradictoire : d’une part, l’amélioration de la compétitivité du secteur agricole dans un commerce concurrentiel mondialisé ; d’autre part, la lutte contre l’instabilité des prix pour limiter la variabilité du revenu des producteurs.

« La mise en compétitivité des agricultures du monde s’est traduite par une chute des effectifs paysans, la mise à mal du revenu des producteurs, la désertification de nombreux territoires, des atteintes majeures aux ressources naturelles et à la santé », affirme Olivier Keller. « Aujourd’hui, la société demande clairement une agriculture relocalisée, assurant le revenu des agriculteurs par la régulation des productions et l’accès de tous à une alimentation de qualité. »

Cette agriculture devra tourner le dos aux modes de production industriels et à la compétition pour retrouver les valeurs de la coopération et des échanges équitables, respectueux des hommes et des ressources naturelles.

Pour cela, la politique commune doit être fondée sur la souveraineté alimentaire de l’Europe et des autres régions du monde. Il faut donc cesser les politiques exportatrices, reconquérir l’autonomie en protéines de l’Union européenne et de ses fermes, relocaliser les productions et les échanges, cesser les soutiens financiers aux modes de production industriels.

Les aides doivent être redéfinies afin d’être ciblées sur l’emploi paysan et éco-conditionnées. Elles doivent prendre en compte les handicaps naturels.

Dans les semaines et les mois qui viennent, Europe écologie – Les Verts et ses élus en charge de l’agriculture dans les assemblées européenne, nationales et régionales, échangeront avec Dacian Ciolos analyses et propositions pour clarifier et construire en cohérence la Pac 2013-2020.

En Rhône-Alpes, les sept membres Europe écologie – Les Verts de la commission agriculture pèseront pour que les Régions soient de véritables relais de la nouvelle politique agricole.

Cinq propositions pour la PAC 2013

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