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Plan de réduction des déchets en Ile de France

Plan de réduction des déchets en Ile-de-France

Juin 2011

Monsieur le Président,
Madame la vice-présidente,
Mes Chers collègues,

Suite au débat qui nous a permis d’adopter notre plan climat, vous nous proposez d’adopter un deuxième plan lié à la réduction des déchets en Ile-de-France. Ces deux plans sont indispensables à la conversion écologique que nous engageons à l’échelle régionale. Ils ont du reste une réelle convergence. Il est important de souligner qu’à la différence du Grenelle, ces plans comprennent bien entendu des objectifs mais accompagnés d’actions programmées, chiffrées et abondées financièrement.

En effet, dans une région comme la nôtre, la prolifération des déchets est une préoccupation environnementale majeure. A l’échelle de notre planète, elle est un fléau dans ses conséquences écologiques.

Sans doute avez-vous déjà entendu parler de ce qu’on a appelé le « 6ème continent » constitué par des résidus de déchets, coincé sous l’effet des courants marins dans le Nord-Est du Pacifique, entre la Californie et Hawaï.

Ce monstre de déchets s’étendrait maintenant sur 3,43 millions de km², soit un tiers de la superficie de l'Europe ! Selon Greenpeace, sur les 100 millions de tonnes de plastique produits chaque année, près de 10 % finissent dans les océans. Je vous laisse imaginer l’ampleur des dégradations et des impacts sur les écosystèmes marins…

Heureusement pour nous la situation est plus maitrisée, même si nous ne pouvons qu’être effarés de constater que l’organisation de la gestion des déchets en Ile de France puisse laisser se constituer, sans réaction, une montagne de déchets polluants abandonnée en plein cœur du Val de Marne. Quelle honte !

Avec raison, la région s’engage aujourd’hui dans une démarche de mobilisation des acteurs franciliens autour de la réduction des déchets et donc du gaspillage. Réduire les déchets que nous produisons est un élément essentiel  du changement de cap que nous devons opérer en ce qui concerne nos modes de production et de consommation.

Au delà des pollutions visibles, nos déchets ont un poids caché : il correspond à la matière, aux ressources naturelles et à l’énergie qu’il a fallu mobiliser avant qu’il soit utilisé. Pour vous donner une idée en prenant des exemples de produits que vous utilisez au quotidien, une brosse à dents pèse 1,5kg de matière cachée, un simple téléphone portable 75kg et un ordinateur 1,5 tonne ! Il faut aussi tenir compte des émissions de gaz à effet de serre sur toute la chaine de production d’un produit : fabrication, transport, et incinération. On comprend dès lors que la question des déchets et de leur réduction va de pair avec la lutte contre le changement climatique.

La région s’est déjà fortement engagée dans cette voie. Les trois plans déchets qui ont été adoptés en novembre 2009 fixent des objectifs de réduction, que ce soit pour les déchets ménagers, les déchets dangereux et les déchets d’activité de soin.
Pour ce qui est des déchets ménagers, l’objectif est de réduire de 25 kg/habitant d’ici à 2014 et de 50kg/hab à l’horizon 2019. Ces objectifs sont ambitieux, quand on sait que les 11,7 millions de franciliens et les 680 000 entreprises installées sur le territoire produisent plus de 10 millions de tonnes de déchets par an. Mais il semble que nous soyons sur la bonne voie : entre 2005 et 2009, nous avons déjà « perdu » 23 kilos/ hab !

En plus des plans « obligatoires » la Région a pris l’initiative d’élaborer un plan spécifique pour la réduction des déchets, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Nous souhaitons remercier tout particulièrement la vice présidente Hélène Gassin de cette initiative, qui, en nous présentant ces 2 plans nous démontre la transversalité et l’interdépendance des thématiques environnementales et écologistes et la nécessité de les traiter dans un esprit de cohérence.

Ce plan nous le soutenons fermement car nous pensons que ses orientations et pistes d’action vont permettre d’ accentuer les efforts de réduction :

Tout d’abord, il se donne pour objectif de mobiliser très largement les territoires et de contractualiser avec toutes les collectivités à « compétence déchets ». il s’agit de mobiliser et d’accompagner les programmes locaux de prévention avec les relais territoriaux, ce qui permettra de créer une dynamique régionale pour la prévention.

Deuxièmement, il propose des actions pour travailler avec tous les acteurs. La prévention et donc la réduction repose sur un principe de co-responsabilité des acteurs : citoyens, entreprises, collectivités.

Pour l’instant il n’existe pas de réglementation pour obliger certains acteurs économiques dont les activités produisent de très grandes quantités de déchets (ex : enseignes de grande distrib) à s’engager dans des démarches d’éco-conception.

Malgré tous les efforts que nous pourront faire, une réduction significative des déchets ne pourra se faire que si avec nous les citoyens se mobilisent pour faire pression sur les industriels pour qu’ils modifient leurs pratiques et cessent de multiplier sans raisons les emballages.

Le fait que le PREDIF ouvre des espaces d’échange avec ces acteurs est donc tout a fait justifié. Cela permettra également, en de soutenir l’accompagnement d’un secteur émergent (le réemploi et la réutilisation) dont le potentiel économique et en termes d’emploi est très important dans notre région.

Enfin, comme pour le plan Climat, il y a dans le PREDIF un volet important consacré à l’exemplarité de la Région pour encourager la prévention des déchets sur les sites dont elle a la charge. Il est tout à fait possible d’agir, y compris dans nos pratiques en tant qu’élu, pour accompagner cette dynamique que nous souhaitons.

Un dernier point pour terminer, qui n’est pas dans le PREDIF. Je souhaiterai souligner que notre groupe est en faveur d’une expérimentation de la tarification incitative.

Elle constitue sans doute un des leviers efficace, utilisé depuis de nombreuses années chez nos voisins européens qui trient et recyclent le plus. Avec ce dispositif, chaque foyer paie en fonction de la quantité de déchets non triés qu’il jette.