Lors de la dernière Commission permanente, le 6 décembre, les aides aux entreprises ont été l'occasion d'un débat intéressant dans notre groupe d'élus puis en salle d'assemblée au sujet de l'aide à accorder à l'entreprise ActiCall qui va créer 400 emplois en CDI à Cournon. Comme toujours, le débat n'est pas simple et notre groupe s'est finalement abstenu pour des motifs qu'Agnès Mollon résume dans ce billet.
D'ores et déjà, nous vous donnons rendez-vous en début 2011 pour travailler à nos côtés aux Etats généraux de l'écologie et de l'emploi organisés par Europe Ecologie - Les Verts partout en France.

Une entreprise veut s'installer à Cournon et y créer 400 emplois. Il s'agit d'une plate-forme d'assistance téléphonique pour divers commanditaires, du genre que vous appelez quand votre téléphone ne marche plus et qui vous indique 15 000 manœuvres pour au final vous dire qu'il faut le changer. Bon, je suis peut-être un peu mauvaise langue… Cette entreprise appartient à un grand groupe et l'une des premières fortunes de France en est actionnaire (non, ce n'est pas Liliane). Elle nous demande 600 000€ pour s'installer à Cournon et 150 000 de plus pour former ses salariés. Mais l'organisme de formation prévu étant une filiale maison, la subvention rentre dans la même poche. Notons que Michelin intervient à la même hauteur que le CR et que le CG63 contribuera pour 175 000€.

C'est immoral de donner de l'argent à un grand groupe qui n'en a absolument pas besoin pour équilibrer ses comptes. Mais il est impossible de dire au grand groupe en question, "allez mettre vos 400 emplois ailleurs, les autres régions vous tendent les bras".

Car cela se passe comme ça : chaque région voulant attirer chez elle des emplois bien nécessaires tente de proposer plus que sa voisine. Leur idéologie commune s'appelle compétitivité, et n'est en fait que de la compétition; ces grands groupes savent bien mettre les Régions en concurrence et ils font monter les enchères.

Bon alors que faire ?


Le groupe EE-LV est partagé : certains veulent voter contre, d'autres s'abstenir en s'accrochant aux points positifs : l'emploi créé en Auvergne, la part qui peut être accordée aux demandeurs d'emploi handicapés, la participation financière de Michelin. Le président Souchon s'engage en intergroupe à nous permettre une visite de l'entreprise début 2011 pour constater de visu la nature des emplois, et la réalité de la formation qui sera financée. La majorité du groupe se prononce donc pour l'abstention sur les 2 dossiers (aides économiques et formation).

Des états généraux de l'écologie et de l'emploi

La population française ne supporte plus cette politique inféodée au réalisme économique. Mais en même temps, elle ne veut pas risquer de perdre des emplois oh combien nécessaires. Pour autant, on ne va pas changer la politique économique Française seulement en Auvergne, c'est une action conjuguée des régions qui est nécessaire. Le président Souchon doit donc intervenir à l'Assemblée des Régions de France, qui réunit tous les présidents de régions socialistes (puisque celui d'Alsace a quitté l'ARF pour entrer au gouvernement) pour qu'elles définissent ensemble les critères des aides aux entreprises.

La proposition des écologistes en ce qui concerne les aides financières :


Aider les entreprises à dépasser leurs obligations en matière sociale ou environnementale.
Aider les filières du développement durable à émerger
1€ d'argent public doit être 1€ utile

Et en janvier, Europe-Ecologie - Les Verts organise des Etats généraux de l'écologie et de l'emploi, partout en France. nous en reparlerons ici.