Ayant eu le feu vert de la Commission permanente du 31 mai, la Région pouvait se porter acquéreur d'un terrain qu'elle destinait à l'installation de maraichers bio. Au moment où les terres sont rares, et où la demande est très forte en produits frais biologiques, ces 22 ha d'un seul tenant auraient permis d'installer environ 8 à 10 maraichers tout près de Clermont. De quoi fournir du bio en circuits courts ! La Région était prête à équiper le terrain pour une installation rapide...

C'était sans compter sur le refus prononcé le 15 juin par la Commission de la SAFER (sur la Safer, voir l'encadré en pied de mail). Refus d'autant plus étonnant que la Région avait préparé le dossier avec la Safer mais aussi avec les collectivités locales et les acteurs de la Bio en Auvergne.

Selon nos infos, les terres sont allées à l'extension d'un agriculteur de Saint-Beauzire. Il se dit même qu'une prochaine transaction pourrait avoir lieu sur d'autres terres.
Ce n'est pas la première fois que la Safer favorise l'agrandissement des exploitations existantes au détriment de l'installation de nouveaux exploitants agricoles. Elle avait déjà tenté de le faire quand un éleveur de chèvres avait pris sa retraite dans l'Allier. Il avait trouvé un repreneur, mais il a fallu que nous suivions de près cette affaire pour que la Safer accepte l'installation du repreneur car les terres étaient déjà officieusement partagées entre les voisins, non bio, et l'arrivée d'un repreneur ressemblait à celle d'un chien dans un jeu de quilles. S'est-il passé la même chose à Saint-Beauzire ?

Nous ne pouvons que déplorer cet échec - que nous espérons temporaire -, et formuler des hypothèses :

1° doit-on en conclure que pour le monde agricole de Limagne, la Bio représente un danger tel qu'il faut absolument empêcher l'installation de trublions bio ? A moins que leur présence ne soit une entrave à un hypothétique développement des OGM en plein champ au pays de Limagrain (il est vrai que les seuls arrêtés anti-OGM pris par des Mairies qui n'aient pas été cassés par les juridictions administratives l'ont été dans des communes où étaient présents des agriculteurs bio)

2° les terres étaient-elles trop belles et la parcelle trop petite (ce ne sont que 22 ha...) aux yeux de la Commission de la Safer ? Le bruit court que la Safer voudrait nous proposer, en substitution, des terrains en bord d'autoroute. Mais que veut-on développer : l'AgriBio ou le BioGaz ?

Pour en savoir plus =

  • La Safer, c'est quoi ?

La Safer facilite l’accès des terres aux agriculteurs et accompagne les collectivités dans leur politique de maintien des terres agricoles et de protection des espaces et des ressources naturelles. Les SAFER sont des Sociétés Anonymes sans but lucratif contrôlées par deux représentants de l'Etat (le Directeur régional de l'agriculture et de la forêt et le Directeur départemental des services fiscaux). Le Conseil d'Administration est composé d'actionnaires qui sont des personnes morales représentant soit les organisations professionnelles agricoles soit les collectivités territoriales (Département, communes...)...