Dans la précipitation la plus totale, Nicolas Sarkozy a fait hier soir des annonces dont le but unique est de sauver les meubles et d'éviter une possible scission à la FNSEA, réunie en Congrès à partir d'aujourd'hui à Poitiers. Il a décidé de contenter les céréaliers d'Ile de France qui manifestaient mercredi dernier à Paris.

La cohérence que l'on aurait pu trouver dans le Bilan de santé de la PAC (la Confédération paysanne avait proposé un soutien aux 50 premiers ha de céréales) vient de s'écrouler avec cette capitulation présidentielle en rase campagne.

518 Millions d'euros restaient à redistribuer. Ils ne le seront pas ; ils resteront chez ceux qui les avaient déjà. La répartition inéquitable des soutiens reste entière, les plus gros soutiens restant attribués aux terres les plus productives.

Pour calmer les céréaliers des « zones intermédiaires » (70 départements sur 90) grands perdants du bilan de santé de la PAC, Nicolas Sarkozy a annoncé la « obilisation» de 170 millions d'euros qu'il compte prendre chez tous les paysans, y compris ceux aux plus bas revenus : Les pauvres peuvent bien aider les riches.

Simultanément Nicolas Sarkozy à annoncé de nouvelles mesures d'allègement fiscal pour les agriculteurs les mieux lotis : un paradis fiscal pour les régions riches !

Le soin mis à maintenir les privilèges anciens et à en créer de nouveaux interpelle. On trouve 170 millions d'euros pour, in fine, soutenir les agriculteurs les plus riches de France mais rien pour les producteurs de fruits et légumes, les viticulteurs en déshérence, les apiculteurs au bord du gouffre ... ni pour soutenir les salariés des usines qui ferment.

Bagnolet, le 31 mars 2009