Communiqué de presse du 22 janvier 2008 / Groupe des élus Verts d'Auvergne

Le 11 janvier, suite à l'avis rendu par la Haute Autorité, le gouvernement a invoqué la clause de sauvegarde européenne qui lui permet d’interdire la culture du seul OGM agricole autorisé en France : le maïs insecticide MON810 de la multinationale Monsanto. Pour la première fois depuis un demi-siècle, le lobby céréalier connaît une limite à son pouvoir de pollution et d'influence. Il a suffi pour cela que la société civile soit consultée et que les scientifiques puissent se prononcer dans la diversité de leurs disciplines.
Le 5 février prochain la loi de transcription de la directive européenne sera étudiée au Sénat. L'enjeu devrait être désormais pour le gouvernement de garantir le droit à produire et à consommer sans OGM, et par là même le respect des cultures biologiques, AOC et conventionnelles, comme affiché lors du Grenelle de l'environnement.

Les élus Verts du conseil régional Auvergne :
· agissent à leur niveau pour que les aides régionales soient encore plus orientées vers l’agriculture biologique et ne subventionnent pas les OGM en plein champ, afin de faire de l’Auvergne la première région sans OGM
· dénoncent l'engagement de l'Etat d’affecter 45 millions d’€ à la recherche sur les biotechnologies végétales, pour "relever les défis alimentaires et environnementaux de demain". En effet, le défi alimentaire dépend avant tout de l'organisation des marchés mondiaux et locaux. Quant aux défis environnementaux, ils relèvent aussi bien d'éléments d'organisation de l'économie et de la société que de la recherche dans des domaines multiples. Tout focaliser sur les biotechnologies végétales privera notre pays de compétences et d'opportunités économiques sur d'autres pistes aussi indispensables
· et demandent l’affectation de ces 45 M € à l'agriculture biologique avec 4 objectifs:
1. soutenir les producteurs dans leur reconversion en agriculture biologique en instaurant des rémunérations de reconnaissance notamment
2. renforcer et sécuriser les débouchés de la filière biologique et sa mise en réseau en imposant 20 % de denrées biologiques locales dans les restaurations collectives,
3. systématiser la formation à l’agriculture biologique dans les écoles d’agriculture
4. développer les recherches fondamentales et appliquées nécessaires pour conforter les connaissances, les méthodes et les techniques.
C'est le minimum obligatoire pour tenir l'objectif du Grenelle : tripler des surfaces agricoles utiles en AB d’ici 2012.
· souhaitent que dès juillet prochain, comme Présidente de l'Union Européenne, la France redirige des aides du premier pilier de la PAC vers les agricultures biologique, de montagne et de qualité, comme le Traité de Luxembourg sur la PAC en donne la possibilité.