Texte intégral du voeu adopté à l'unanimité par l'assemblée :

Le milan royal, oiseau rapace emblématique de l’Auvergne, n’est présent comme nicheur que dans 28 pays dans le monde, uniquement en Europe. La France abrite 20% de la population mondiale (3500 couples sur 19000). La population nicheuse auvergnate est estimée entre 600 et 1100 couples dont 300 à 500 dans le seul département du Cantal. L’Auvergne occupe également une place importante dans l’hivernage de l’espèce au niveau national avec 1201 individus hivernants sur la région (dont 714 dans le Cantal) soit 12,3 % de l’effectif hivernant national.
La France s’est engagée au niveau du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD) dans un « Plan National de Restauration du milan royal » dont la première phase est fixée à 5 ans (2003- 2007). L’objectif général est de « stopper le déclin des effectifs français et de restaurer les populations » par diverses mesures favorables aux populations nicheuses, migratrices et hivernantes ainsi que par des mesures relatives à l’organisation nationale, et à la cohérence européenne de conservation.
Dans le cadre de ce Plan National de Restauration, l’Auvergne a donc une responsabilité particulière dans la sauvegarde du milan royal, eu égard à ses effectifs nicheurs comme hivernants.
L’un des plus importants dortoir à milans royaux de France (plus de 150 individus) se situe à Colsac, commune d’Andelat, à proximité immédiate du tracé de la future déviation nord de Saint-Flour.
Compte tenu des menaces très importantes liées au projet d’aménagement, il est absolument nécessaire que des précautions particulières soient prises pour tenter de les réduire. En particulier, il conviendrait d’éviter de remembrer la zone proche du dortoir. Il est indispensable de mener une étude d’impact approfondie sur les conséquences de l’aménagement routier, les moyens susceptibles de les minimiser et les mesures compensatoires. Cette étude devrait également s’intéresser aux conséquences possibles des aménagements d’urbanisation future que la présence de la rocade ne va pas manquer de susciter. Enfin, il faut prévoir la mise en place d’un comité de suivi des travaux (sur le modèle de celui du tunnel du Lioran qui a montré son efficacité) afin de minimiser les dommages pendant la phase de chantier.
Aussi, le Conseil régional d’Auvergne demande au maître d’ouvrage, le département du Cantal, de mettre tout en œuvre pour que l’impact de la déviation de Saint-Flour soit le plus réduit possible sur les populations de milans royaux du secteur de Colsac.