Lors de la Session du 26 juin dernier, Brice Hortefeux, conseiller régional et par ailleurs ministre du gouvernement n'était pas là pour voir la majorité PS/PC/Verts adopter le voeu suivant...
Le voeu adopté
Il n’est pas dans la tradition républicaine que l’État définisse ce qu’est « l’identité nationale ». Notre société s’est toujours constituée et enrichie par des siècles d’apports migratoires successifs, et il n’est pas acceptable de laisser entendre que les étrangers mettraient en péril l’identité nationale.
C’est pourquoi nous refusons de cautionner l’existence d’un « Ministère » dit « de l'identité nationale et de l’immigration ». Nous nous inquiétons de voir regroupés sous le thème « immigration » des services jusque là confiés à des ministères différents et indépendants tels que le Ministère des Affaires Étrangères, le Ministère du travail et le Ministère de l’Intérieur.
Or, il est paradoxal de constater que Monsieur Brice Hortefeux, chargé de ce ministère, a demandé aux forces de l'ordre de procéder à 150 000 arrestations et 25 000 expulsions cette année, alors que la France n'assume pas ses responsabilités en matière d'aide aux pays du Sud. En effet, seule une véritable politique de coopération solidaire, dans un cadre européen, permettra de répondre à la fracture Nord-Sud. et de réguler durablement les flux migratoires.
Dans l’immédiat, une procédure de régularisation des sans-papiers actuellement sur le territoire français est la seule solution humaine permettant de donner un statut aux immigrés, au moment où leur abandon les laisse aux prises avec les entrepreneurs véreux, abusant du travail au noir, marchands de sommeil et passeurs profitant de leur détresse et de l'organisation cynique de la précarité.
Le Conseil régional d’Auvergne, face à cette situation dramatique, demande au gouvernement un moratoire sur les expulsions de sans-papiers et s’associe à la pétition des 200 intellectuels et universitaires demandant au président de la République le changement de dénomination du Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Co-Développement.
En effet, s’ouvre un risque d’un nationalisme d’État et d’une xénophobie institutionnelle.