Chantiers navals nazairiens STX : pour une véritable stratégie industrielle à l’échelle européenne

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Ce matin, la banque coréenne KDB a officialisé son intention de vendre ses filiales européennes dans le but affiché d’obtenir des liquidités. Une décision inquiétante pour les salariés, les sous-traitants et les élu-e-s du territoire, car elle s’inscrit dans aucune stratégie industrielle. Dès mai 2013, lorsque la rumeur d’une vente était apparue publiquement, le groupe EELV du Conseil régional des Pays de la Loire avait pris position :

« La stratégie de STX est désormais claire, et on sait qu’elle est tout sauf industrielle. L’opérateur coréen cherche tout simplement à valoriser ses « actifs », notamment ses chantiers navals à Saint-Nazaire et en Finlande, pour réduire le poids de sa dette. »

Il n’y a aucun projet industriel derrière cette opération. Les actifs réels de l’entreprise, ce sont ses savoir-faire industriels et commerciaux, ses atouts de technologie, de R&D et de diversification vers les énergies marines renouvelables, et naturellement les hommes et les femmes qui la composent. Mais l’avenir de ces actifs est parfaitement hors du champ de préoccupation de STX , de même que le territoire de l’estuaire de la Loire.

Europe Écologie-Les Verts et ses élu-e-s, très impliqué-e-s sur le territoire de Nantes/Saint-Nazaire, demande au gouvernement d’être en première ligne pour que soit trouvé comme repreneur un acteur d’une stratégie industrielle durable et présentant des garanties dans la solidité de son engagement. L’Etat, actionnaire à hauteur de 33% par le biais du Fonds stratégique d’investissement (FSI), doit protéger l’entreprise.

Au cas où aucun repreneur ne présenterait ces garanties, les écologistes plaideraient pour une nationalisation temporaire de sauvegarde. Ils avaient d’ailleurs été parmi les premiers à proposer il y a quelques mois une nationalisation partielle et/ou temporaire de cette entreprise, comme le prônaient aussi certains syndicats de salariés.
Pour Jean-Philippe Magnen, « Il est par ailleurs urgent, de construire et de piloter des stratégies industrielles de coopération économique à l’échelle européenne, avec des outils puissants et des règles d’intervention efficaces et opposables aux dérèglements d’une économie financiarisée et mondialisée ».

Yannick Jadot complète, « En s’engageant plus fortement dans la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables, la France et l’Europe donneraient ainsi des débouchés concrets aux efforts de diversification des Chantiers navals de Saint-Nazaire dans les énergies marines, notamment l’éolien offshore. Alors que le déficit de vision européenne sur le rail met Alstom dans une situation difficile, STX ne doit pas faire les frais de la décision de son propriétaire actuel ».

Mercredi 3 décembre 2014
Presse Tribunes et positions

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