[Libération] «Il faut arrêter de traiter les conséquences de la pollution mais plutôt s’en prendre à ses causes»

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Article publié sur liberation.fr

Depuis trois ans, il ferraille contre le projet de «ferme des 1 000 vaches», qui doit sortir de terre près d’Abbeville, dans la Somme. Michel Kfoury, président de l’association Novissen, opposante historique à cette étable géante, a décidé de s’engager sur le terrain politique. Le 25 mai prochain, ce médecin hospitalier de 48 ans sera en quatrième position de la liste d’Europe Ecologie-les Verts pour les élections européennes dans le Nord-Ouest. Il explique son choix à Libération.

Pourquoi avoir décidé de rejoindre la liste de Karima Delli ?

Depuis que j’ai commencé mon combat contre la ferme des 1 000 vaches, j’ai acquis la conviction que les questions d’environnement et d’épidémies n’avaient pas de frontières. Le projet porté par Michel Ramery [lire son portrait] dans la Somme n’est pas un problème local, mais national et européen. Il pose la question de la politique agricole que l’on souhaite mettre en place. Je pense aussi qu’il faut arrêter de traiter les conséquences de la pollution mais plutôt s’en prendre à ses causes. La politique peut changer les choses face aux lobbies. On ne peut pas toujours crier au loup sans s’engager. Il me semble qu’EE-LV était le parti le plus à l’écoute sur toutes ces thématiques. Cependant, je resterai indépendant et ne prendrai pas ma carte d’adhérent. Il y a certains domaines sur lesquels je ne suis pas d’accord à 100%, comme la chasse.
Quels messages souhaitez-vous porter lors de cette campagne ?

Je veux parler d’environnement et de sanitaire. Il y a aujourd’hui tellement d’alertes… La semaine dernière, l’OMS révélait par exemple que la pollution de l’air avait tué prématurément 7 millions de personnes dans le monde en 2012. Au niveau agricole, on peut lutter contre ce phénomène en limitant l’élevage intensif hors-sol, qui est responsable de rejets d’ammoniac dans l’atmosphère. Je veux aussi faire passer le message que l’agriculture française est compétitive. Il est tout à fait possible, grâce aux recherches environnementales, d’avoir des élevages rentables et à taille humaine. On a payé les conséquences de l’élevage porcin intensif en Bretagne. On n’en est pas encore là sur les bovins, mais il faut rester prudent.
Concernant la ferme des 1 000 vaches, où en est-on aujourd’hui ? Le porteur de projet, Michel Ramery, espérait une première traite au printemps…

Le chantier a pris du retard et Ramery dit désormais que la ferme n’ouvrira pas avant début juillet. Il semble également évoluer sur la question du méthaniseur, qui pourrait rester purement agricole. Notre combat a servi : Ramery semble prendre conscience que ce modèle d’étable géante, qu’il voulait étendre en France, ne se fera pas.

Pour consulter l’article :
http://www.liberation.fr/politiques/2014/04/02/il-faut-arreter-de-traiter-les-consequences-de-la-pollution-mais-ses-causes_992233

 

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