[AFP] Elections européennes : l’Europe sociale au coeur du premier grand débat

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Le premier grand débat de la campagne des européennes, centré sur des abus ou des insuffisances de l’Europe sociale, comme les travailleurs détachés et un revenu minimum européen, a vu s’affronter lundi soir à Arras les principaux candidats du Nord-Ouest.

« Il n’y a pas d’Europe sociale, c’est du domaine des Etats », a reconnu Dominique Riquet, député européen UDI-MoDem sortant.

« Pour l’instant il n’y a pas de convergence suffisante », a-t-il regretté, tout en saluant la solidarité européenne à la faveur de l’exemple de l’Espagne et de son essor depuis son entrée dans l’UE.

Dans une zone très fortement touchée par la désindustrialisation et la multiplication des fermetures d’usines, la question de la directive travailleur détachés, assimilée pour beaucoup au dumping social, a été fortement discutée.

En fin d’année 2013 une polémique au terminal méthanier de Dunkerque autour de la forte proportion d’ouvriers étrangers sur le chantier avait provoqué la visite des ministres Michel Sapin et Manuel Valls pour procéder à des contrôles.

« La supprimer! Il faut la supprimer! », a asséné Marine Le Pen, députée européenne sortante de nouveau candidate pour le Front national, provoquant une prise de bec avec un des représentants de la liste PS, le député européen Jean-Louis Cottigny, qui proposait de son côté de revoir la question des charges, pour qui la directive n’est pas « la source de la fermeture de toutes les entreprises ».

Le débat autour de la directive s’est rapidement élargi à celui d’un revenu minimum européen.

« Dans 20 ans vous serez encore en train de nous dire qu’il faut un SMIC européen. Il sera la moyenne des SMIC européens, soit 600 euros », a lancé Mme Le Pen, fortement opposée.

« Vous ne savez pas faire la différence entre salaire et revenu minimum », lui a vertement répondu l’une des ses plus vives détractrices, la candidate EELV Karima Delli.

« L’Europe sociale, c’est la Grèce », a conclu Marine Le Pen. « Cette Europe-là, je n’en veux pas ».

Si Karima Delli a admis vouloir remettre la directive à plat, elle a catégoriquement refusé de remettre en cause la liberté de circulation.

De son côté Jacky Hénin, représentant le Front de Gauche, a regretté l’actuelle remise « en cause d’un certain nombre d’acquis sociaux au nom du libéralisme », ainsi que le manque de contrôles par l’inspection du travail.

« Oui au SMIC minimum européen, mais on prend le SMIC le plus haut et on donne 5 ans pour y arriver. Donnons des droits européens qui soient tirés vers le haut », a-t-il ajouté.

Quant au candidat UMP-PPE, Jérôme Lavrilleux, il a souhaité que la France, « un des pays de l’Union européenne qui a le plus de charges sociales », mais aussi qui exporte le plus de travailleurs détachés, fasse des « efforts pour revoir (ses) charges ».

Le débat était organisé par l’antenne départementale de l’association Mouvement Européen.

Pour consulter l’article sur lepoint.fr

http://www.lepoint.fr/europeennes-2014/elections-europeennes-l-europe-sociale-au-coeur-du-premier-grand-debat-07-04-2014-1810069_2095.php

 

 

 

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