Rencontres Atlansun – « Le solaire peut nous aider à conquérir notre autonomie énergétique »
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Sophie Bringuy participait le 9 juillet aux rencontres régionales Atlansun, qui regroupe les acteurs régionaux de la filière solaire. Elle été invitée, au même titre que les autres candidats à la présidence de la Région, pour une table ronde en perspective des élections régionales. Bruno Retailleau a décliné l’invitation. Ce fut donc un face à face avec Christophe Clergeau. Voici son intervention :

« Le solaire est l’un des secteurs que je cite en exemple pour évoquer la transition écologique :

  • Un des piliers du triptyque de la transition énergétique : sobriété, efficacité, renouvelables.
  • Un ancrage territorial fort, orienté vers l’autonomie énergétique des territoires et citoyen-ne-s. C’est un enjeu fort dans une région dépendante comme la nôtre.
  • Une filière avec un fort pote ntiel de développement économique, par exemple pour le thermique une projection de 20 000 emplois locaux là où aujourd’hui, on n’en compte que 3 000.
  • Un domaine d’effervescence, de créativité et d’innovation, une aventure passionnante pour arriver à la maturité, aussi dans l’intérêt général.
  • Une énergie qui marque une alternative au nucléaire, dont les coûts sont en voie d’exploser, et dont il faut travailler à la sortie, pour l’intérêt de toutes et tous.

Je suis convaincue que l’aventure du solaire doit être soutenue, tout comme mes collègues parlementaires au niveau national, comme Denis Baupin ou Ronan Dantec qui profitent de toutes les occasions pour vous faciliter la tâche, dernièrement au travers de la loi pour la transition énergétique, avec par exemple un amendement pour que les investissements dans les entreprises du solaire puissent permettre de bénéficier d’une réduction d’impôts ; ou mon collègue eurodéputé Yannick Jadot qui se bat au Parlement pour protéger notre filière au niveau européen, en mettant fin au dumping chinois et en promouvant une véritable politique européenne d’investissements dans le développement des ENR.

Si ces actions sont importantes, l’appui des territoires est aussi essentiel. Depuis la création d’Atlantsun, que j’ai soutenue au Conseil régional, vous avez travaillé à la structuration de votre réseau et à l’élaboration de votre feuille de route. Pour continuer de vous aider, nous, écologistes, souhaitons activer plusieurs leviers au niveau régional. Ça doit se faire dans le cadre d’une forte coopération interrégionale avec la Bretagne, avec laquelle nous devons renforcer les liens déjà existant. Je ne vais pas faire une liste exhaustive. Voici quelques points importants :

  • Poursuivre les aides à la rénovation énergétique des bâtiments, notamment à l’attention des particuliers : c’est une politique à dimension sociale, avec une réelle plus-value environnementale, et qui aussi vous donne du travail, un travail qui fait sens.
  • La participation des collectivités et particuliers à des projets de production d’ENR va être élargie avec la loi sur la transition énergétique. Je veux que la Région joue un rôle dans ce mouvement d’ouverture et encourage une nouvelle dynamique : les collectivités publiques pourraient louer les toits de leurs bâtiments pour des projets citoyens ou des projets d’entreprises. C’est ce que je souhaite que la Région fasse, à l’appui de son diagnostic de parc immobilier réalisé dans le cadre de son Plan Climat Energie Territorial (PCET). Un exemple intéressant à mettre en avant est celui de Saint-Joachim.
  • Intégrer un volet énergie/climat dans les contrats de territoire pour aider les élus locaux à mettre en œuvre des projets de transition énergétique, pour plus d’autonomie.
  • Accompagner l’implication citoyenne par un soutien renforcé au réseau énergie citoyen des Pays de la Loire. Un nouveau projet éolien citoyen est en marche. Les initiateurs ont réussi à lever 500 000 euros en six mois, à l’appui de 37 clubs d’investisseurs.

Je vais être franche. Je ne suis pas favorable aux grands champs photovoltaïques. Oui, dans certains car, cela vaut le coup : sur des terrains pollués par exemple, qui ne peuvent pas être requalifiés autrement. Le champ de Poiré sur Vie qui va voir le jour en Vendée début 2016 sur un site de stockage de déchets peut être un exemple. Pour les écologistes, des terres cultivables doivent en priorité avoir une vocation alimentaire, c’est aussi un enjeu pour notre avenir.

La question de la recherche et développement est aussi cruciale pour aider au déploiement de l’énergie solaire. Notamment en termes de stockage, dans le cadre d’un projet écologiste tournée vers l’autonomie territoriale et l’autoconsommation. La batterie Powerwall de Tesla est déjà un bon signe.

Je souhaite aussi que la Région vous accompagne plus fortement en matière de formation. Nous devons redonner confiance dans le solaire, via la formation des acteurs et des protocoles de garantie. C’est un enjeu particulièrement fort pour le thermique.

La filière solaire a aussi un important défi à relever pour s’ancrer dans le long terme : nous devons développer l’éco-conception, pour des raisons écologiques mais aussi géopolitiques, et innover pour un solaire moins dépendants de matériaux rares. Une première étape vers l’entrée de la filière dans une dynamique d’économie circulaire, qui pense la matière ressource de l’amont à l’aval, avec aussi la structuration de la filière de recyclage. Ce sont des points que je veux intégrer dans le prochain schéma régional autour de l’économie circulaire et des déchets.

Conquérir notre autonomie énergétique est un véritable enjeu. Cela passera par la multiplication de centrales de production décentralisés, comme le permettent les ENR. Vous avez rôle à jouer. Je souhaite vous y aider. »