Les défis auxquels nous sommes confrontés sont planétaires : le réchauffement climatique, les migrations, l’effondrement du système capitaliste basé sur le pillage des ressources naturelles. A cela vient s’ajouter, les évènements dramatiques du 13 novembre dernier nous le rappellent avec violence, la menace terroriste. La menace n’est plus lointaine, elle est là, chez nous. Et elle concerne toute l’humanité. Ce défi ne peut se limiter à des réponses militaires ou sécuritaires : il nous faut répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance.
En 2016, 1 % de la population possédera plus de richesse que les 99 % restants. Et les plus riches qui détruisent la planète. Nous voulons construire un monde qui allie justice sociale et justice environnementale. Pour y parvenir, sur une Planète qui a ses limites, une seule voie : le partage. Oui, notre avenir passe par le partage.
Une meilleure répartition des richesses est aussi indispensable pour faire face à l’urgence climatique. La Conférence mondiale sur le Climat de Paris (COP 21) est une opportunité pour susciter une prise de conscience mondiale et faire naître un nouvel espoir. Partageons un mieux-vivre ensemble, dans nos territoires, en nous appuyant sur nos spécificités culturelles et territoriales pour agir ici et là-bas !
POUR UNE RÉGION REFUGE
Partager avec le monde, c’est aussi accueillir celles et ceux qui fuient leurs pays en guerre. Ils viennent d’Afrique ou d’Asie, de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, de Tchétchénie, d’Erythrée, de Libye ou de Somalie… pour construire un avenir meilleur, pour survivre, tout simplement. Si l’État doit respecter les conventions internationales qui garantissent la protection des réfugiés, nous pouvons à l’échelle locale activer tous les leviers pour faire preuve de solidarité humaine et de dignité, sans distinction d’origine ou de culte.
193. Nous soutiendrons les associations, les établissements de formation, les collectivités locales mettant des dispositifs en place pour l’accueil des migrants et favorisant leur intégration.
194. Nous accentuerons le soutien aux jeunes sans-papiers : scolarisation, parrainage, démarches administratives. Car l’éducation est non seulement un droit inaliénable reconnu par la Convention des Droits de l’Enfant de 1989, la scolarisation est également un facteur prioritaire qui contribue à l’intégration des jeunes et de leur famille.
195. Nous viserons à mettre en place une coordination entre départements pour l’accueil des mineurs étrangers isolés. Garantir la protection des mineurs étrangers isolés et pérenniser leur accès à la scolarité est primordial mais leur assurer une stabilité est un gage de réussite. Nous créerons à cette fin un dispositif de prise en charge « jeune majeur » pour permettre à chacun (même ceux ayant atteint leur majorité) de terminer leur formation.
SOLIDARITÉ CLIMATIQUE : ENGAGER 1% DU BUDGET RÉGIONAL À L’INTERNATIONAL
Faisons du climat, l’accès à l’énergie propre, à l’eau, à une agriculture durable, les moteurs de notre développement au Nord comme au Sud ! Nous recentrerons notre action à l’international sur les objectifs de développement durable et soutiendrons les associations et acteurs régionaux qui œuvrent dans ce sens, en transférant nos savoir-faire pour garantir l’accès à l’eau potable, à une meilleure gestion des déchets et à une énergie propre et durable à toutes et tous.
196. Nous dédierons entre 0,7% et 1% de notre budget régional à la solidarité climatique. Nous axerons nos coopérations décentralisées existantes sur le climat et le développement durable.
197. Nous soutiendrons davantage les associations présentes sur notre territoire portant des projets de coopération ayant un impact là-bas sur notre empreinte écologique (ex : Guinée 44, Bolivia Inti…etc.)
198. Nous inciterons l’exportation de nos savoir-faire et la formation sur place pour transférer des technologies propres.
199. Nous mettrons progressivement fin aux relations internationales entretenues par la Région des Pays de la Loire, contraires à la réduction de notre empreinte climatique (cf. engagement sur le désinvestissement carbone).
PARTAGEONS LA CULTURE
Pilier de l’écologie politique, la culture est fondamentale au développement de l’individu et des territoires, c’est aussi le meilleur rempart au développement des extrêmes. Dans une perspective d’émancipation et de transformation sociale, nous souhaitons une démocratie culturelle vivante, nourrie par la liberté artistique, un droit à la culture pour toutes et tous et une participation active des populations.
Notre enjeu : garantir le droit à la culture. Par cela, affirmer les principes républicains en matière culturelle : liberté (de création, de pratique, de programmation), égalité (des territoires, des individus par rapport aux pratiques culturelles), fraternité (la culture sous l’aspect de l’émotion et de la connaissance partagées).
200. Nous favoriserons les relations entre art et population, en aidant les projets rencontrant de nouveaux publics ( notamment les publics « empêchés ») les projets favorisant l’interaction des acteurs (cultures, éducation, social, éducation populaire, pratiques en amateurs,…), en aidant à la structuration des petits lieux de diffusion et de pratiques artistiques. Véritables poumons de la vie culturelle, ces acteurs, ces lieux, sont indispensables à l’émergence, à l’innovation, et à la diversité culturelle de notre territoire. Nous accompagnerons ces initiatives par des aides à la mise en conformité si nécessaire. Nous poursuivrons notre participation au GIP ( groupement d’intérêt public) Cafés Culture.
201. Nous rendrons les évènements culturels plus écologiques, grâce à un label éco-manifestation et conditionnerons nos aides à une démarche de progrès. Nous mettrons en ligne une plateforme de co-voiturage culturel pour les gros festivals.
202. Nous évaluerons notre politique culturelle et son orientation grâce à une observation permanente de l’activité culturelle. Dans le prolongement des démarches déjà engagées « observations participatives et partagées », en allant plus loin et en la rendant mobilisable par les acteurs culturels sous différents angles : économie, emploi, lien social, formation, autonomie et libre arbitre des publics.
203. Nous donnerons un réel statut à la commission régionale consultative de la culture qui regroupe grand nombre d’acteurs culturels et un droit d’interpellation sur les politiques régionales. Et favoriserons la désignation d’un de ses membres au CESER (Conseil économique social environnemental régional).
204. Nous soutiendrons dans la durée la présence artistique sur les territoires, avec des conventions pluri annuelles de « projets culturels de territoire » et des résidences d’artistes.
205. Charte culture et solidarité : Nous proposerons que chaque lieu conventionné avec la Région des Pays de la Loire, réserve un quota de places gratuites.
206. « Additionnalité » des aides publiques : afin d’optimiser la mise en œuvre d’une véritable politique sociale en direction des publics, nous proposerons une organisation collective avec les Départements et les autres collectivités. Cette organisation se traduira par des conventionnements multipartites entre les collectivités, les acteurs sociaux et culturels.
207. Nous soutiendrons les initiatives autour du Livre, en lien avec le Pôle de coopération des acteurs du Livre « Mobilis », notre politique de lecture publique et de soutien aux initiatives innovantes autour du livre et de la petite édition (Festivals etc…). Une attention particulière sera portée aux librairies indépendantes de proximité.
208. Nous soutiendrons les actions culturelles d’éducation à l’image et aux salles de cinéma de proximité, aux salles « Arts et essais », ainsi qu’aux festivals cinématographiques.
209. Nous engagerons un travail de mutualisation des fonds des médiathèques, archives et musées régionaux tombés dans le domaine public, via une base en ligne, afin de rendre accessibles ces fonds au public.
210. Nous initierons des contrats Régions / communautés d’agglomération et de communes en faveur d’une approche architecturale intégrant des critères écologiques et culturels.
RAPPROCHONS LA BRETAGNE ET LES PAYS DE LA LOIRE
Nous, écologistes, promouvons des régions fortes. Fortes de leurs cultures, de leurs liens économiques et sociaux, de leurs compétences élargies. Occasion manquée, la réforme des collectivités territoriales et le débat sur le redécoupage des régions n’ont pas abouti, ni en Bretagne administrative, ni en Pays de la Loire, à une situation permettant à ces deux régions de mieux relever les défis environnementaux, sociaux et économiques pour les années à venir. Nous savons comment les intérêts politiciens ont pesé pour privilégier une position attentiste au détriment d’une évolution historique et très attendue par nos concitoyens.
211. Nous continuerons à œuvrer pour un rapprochement entre nos territoires. Cela est une réalité et offre des opportunités. Tout d’abord, nous renforcerons les coopérations et les projets interrégionaux dans les cinq ans à venir, en particulier pour les politiques agricoles et de la pêche, d’aménagement du territoire et des transports en commun, d’énergies, d’environnement, d’enseignement supérieur et de recherche, de tourisme et de culture.
212. Nous proposerons un Plan de développement des langues régionales en Pays de la Loire, qui se concrétisera pour la Loire-Atlantique par un plan pluriannuel construit avec les acteurs de la culture bretonne, et en particulier l’Office Public de la Langue Bretonne. Ce plan comprendra le projet d’un lycée bilingue breton-français en Loire-Atlantique, le soutien à la langue bretonne et la sensibilisation au gallo dans l’enseignement secondaire, le soutien aux associations culturelles laïques bretonnes en Loire-Atlantique et l’adhésion à la charte Ya d’Ar Brezhoneg.
213. Nous organiserons un référendum d’ici à la fin du mandat sur un projet de fusion entre les deux Régions Bretagne et Pays de la Loire et la création d’une collectivité unique regroupant les départements bretons historiques (Loire-Atlantique et Mayenne), et reprenant en partie les compétences de ceux-ci, mais aussi en les élargissant notamment aux politiques culturelles et touristiques.
RAPPROCHONS L’EUROPE DES RÉGIONS
L’Europe parait loin, et pourtant elle impacte notre quotidien. Nous, écologistes, plaidons pour une Europe où les Régions proposent des solutions, où les Régions s’allient pour dessiner un autre modèle de société. Nous militons pour des Rrégions reconnues et puissantes, porteuses de projets dynamiques et en phase avec les réalités locales. Des Rrégions qui trouvent, dans l’Union européenne, toute leur place, à l’image des Régions espagnoles, ou encore des Länder allemands. Sur les questions de maîtrise des ressources naturelles, de construction culturelle, d’innovation, ce que les Etats, prisonniers d’égoïsmes nationaux, ne parviennent pas à réaliser, des Régions fortes, par leurs coopérations où leurs actions concertées peuvent le faire.
214. Nous utiliserons d’avantage notre bureau d’influence à Bruxelles (EIE) car les Régions doivent inspirer et nourrir les politiques européennes par les projets concrets sur le territoire.
215. Nous poursuivrons une gestion à la fois responsable et souple des fonds européens, en priorisant leur utilisation pour les actions de transition écologiques des territoires. Pour que tous les acteurs du territoire puissent mobiliser ces fonds, y compris les PME-PMI et associations, nous créerons un fonds de trésorerie, les aidants à absorber les délais de déblocage des fonds.
216. Nous nous investirons d’avantage dans les réseaux européens des collectivités, comme le réseau OGM Free, la Commission Arc Atlantique ainsi que la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe…etc. mais également sur le climat et l’énergie.
217. Nous interviendrons auprès de la Commission agricole pour que la PAC soit plus équitablement répartie, en tenant compte des emplois et de la prise en compte de l’environnement.
218. Nous continuerons à nous mobiliser contre les Traités Transatlantiques, connu sous le nom de TAFTA.
LUTTONS CONTRE LES DISCRIMINATIONS
Égalité femme/homme, inégalités sociales, lutte contre toutes les discriminations : la politique régionale doit être guidée par un principe d’universalité, dans une visée d’intérêt général et d’équilibre des territoires. Le combat pour l’égalité réelle relève d’une politique volontariste forte qui se déclinera à travers toutes nos politiques publiques.
219. Nous renforcerons le soutien aux associations et projets qui luttent concrètement pour l’égalité des droits (illettrisme, racisme, handicap, égalité des genres, violences conjugales, homophobie…).
220. Nous rendrons la Région exemplaire en veillant à la parité dans la hiérarchie régionale, tant au sein de l’administration que parmi les élu-e-s.
221. Nous amplifierons la sensibilisation des jeunes lycéen-ne-s ou apprenti-e-s à travers le soutien aux actions éducatives engagé lors du précédent mandat pour lutter contre toutes les formes de discriminations (sexisme, homophobie, racisme…), en associant tous les partenaires et les équipes éducatives. Nous renouvellerons le « prix de la mixité » récompensant les filles et les garçons engagé-e-s dans un métier dit fortement masculin ou féminin, ainsi que les établissements proposant des projets pour une plus grande mixité dans les filières.
222. Quel que soit le handicap, l’accessibilité est un enjeu majeur et devrait être un droit fondamental. Pour les jeunes en situation de handicap, l’éduction est non seulement un droit inaliénable mais c’est également un facteur important d’intégration. Cela passe par la mise en accessibilité des établissements mais également par la formation des agents et des accompagnateurs. Nous poursuivrons aussi les actions de l’agenda 22 « Accessibilité Handicap », en lien avec toutes les associations représentant les familles.