Sortir de la crise agricole passe par plus de proximité entre producteurs et consommateurs
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Sandrine Bélier exprime son profond désaccord avec les demandes de Xavier Beulin, président de la FNSEA, qui ne feraient qu’entretenir un système structurellement vicié : « ce n’est sûrement pas en injectant trois milliards d’euros, et encore moins en transformant les fermes en usines, voire en imposant un moratoire sur les normes environnementales, qu’on va résoudre la crise porcine ou la crise dont sont victimes les paysans et agriculteurs en général. C’est une logique dangereuse pour l’environnement, les consommateurs, les producteurs et ne profitant qu’aux plus gros et à la grande distribution. C’est maintenir le milieu agricole sous perfusion. Nous voulons lui rendre son autonomie tout en garantissant la santé des consommateurs ».

Pour Sandrine Bélier, il est urgent de travailler avec les représentants du monde agricole à la mise en œuvre de projets alimentaires régionaux à forte valeur ajoutée, basés sur un système de production vertueux et soutenable. La tête de liste écologique de la région ACAL n’hésite pas à pointer du doigt les dérives d’un modèle, celui d’une agriculture industrielle productiviste, responsable des drames économiques, sociaux, écologiques et sanitaires que connaissent tant les agriculteurs, que les consommateurs.

Des investissements sont évidemment nécessaires. Mais ils doivent servir à organiser les filières de proximité, rapprochant plus directement producteurs et consommateurs. Le développement des circuits courts fondés sur une agriculture bio, dont la demande est en constance croissance, serait bien plus de nature à dépasser les difficultés insolubles inhérentes à ce qui est en train de tuer notre agriculture. C’est ainsi qu’on garantira une alimentation de qualité à la fois compatible avec les enjeux environnementaux, respectueuse du bien-être animal, et préservant la santé des consommateurs et des producteurs, lesquels pourront vivre décemment des fruits de leur travail. Qui plus est, des études montrent que les circuits courts sont moins chers de 20% par rapport au discount !

Sandrine Bélier l’affirme : « la nouvelle région accompagnera cette réorientation ! Il est possible d’agir à ce niveau, par exemple en soutenant financièrement une intercommunalité qui déciderait d’introduire une part importante de produits locaux et bios dans ses menus ». Et de conclure, « en cette année de COP 21, nos régimes sur-carnés doivent être remis en cause de toute façon. Lutter contre le réchauffement climatique impose au minimum de manger moins de viande, et une viande de meilleure qualité. Revoir le système dominant actuel est également l’occasion de repenser notre style de vie ».