La mise en scène était belle. La mer de glace en guise de décor et « l’alerte climatique » agitée comme un torchon rouge. Mais la feuille de route présentée à l’occasion du Conseil de la montagne de Chamonix et de la 1ère journée de la qualité de l’air, inaugurée en grande pompe par Ségolène Royal et Manuel Valls, accouche d’une « colinette » bien en deçà des enjeux climatiques et de santé auxquels sont confrontés les massifs alpins. A quelques semaines de la COP21, le Rassemblement Citoyen Ecologique et Solidaire entend rappeler que des solutions existent aujourd’hui et maintenant pour que les montagnes respirent.
« La Vallée de l’Arve est la vallée la polluée de France ! Au delà des alertes qui déplorent la fonte de la mer de glace, des solutions existent dès aujourd’hui pour lutter contre la pollution et agir sur le dérèglement climatique. L’autoroute ferroviaire alpine actuellement sous-exploitée permettrait de réduire de près de 60% le nombre de camions dans nos vallées et de réduire considérablement la pollution. Mais par souci de rentabilité des tunnels routiers de Fréjus et du Mont-Blanc, les élus locaux, la Région Rhône-Alpes et l’Etat jouent à la politique de l’Autruche » déclare Corinne Morel-Darleux, porte-parole du Rassemblement.
La politique de l’Autruche
Les chiffres sont en effet là. Selon une enquête de RFF rendue publique en 2012, l’autoroute ferroviaire alpine permettrait de faire rouler quotidiennement 120 trains (contre 20 aujourd’hui) et de reporter 700 000 camions par an sur le rail. Force est de constater que malgré la création en 2002, du Fonds pour le développement d’une politique intermodale des transports dans le massif alpin rien n’a été fait. Alors qu’en miroir, nos voisins Suisses et Autrichiens, sur des voies circulant à 1150m et 1370m, transportent entre 15 et 16,8 millions de tonnes de marchandises quand nous n’en transportons que 3,2 millions.
« Par la création d’un opérateur public ferroviaire de proximité destiné au fret, la Région peut dès aujourd’hui transférer les camions sur le rail. Nos montagnes et leurs habitants doivent pouvoir respirer ! Il n’est pas question de les mettre sous cloche ! Nous voulons faire des ces territoires de véritables locomotives en matière d’innovation environnementale, d’adaptation au changement climatique, d’économie circulaire et de transports. » ajoute Corinne Morel-Darleux.
Le Rassemblement Citoyen, Ecologique et Solidaire déplore ainsi le manque d’ambition et le manque de vision pour ces territoires clés dans la lutte contre le dérèglement climatique.