La fausse bonne idée du jour de M. Wauquiez : la LGV Paris Orléans Clermont Lyon
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Comme tout postulant au titre de baron local, et à l’instar de M. Queyranne, M. Wauquiez veut “sa” ligne à grande vitesse. Malgré les avis négatifs de l’enquête publique et de la cour des comptes, ce sont les édiles de Bordeaux et de Toulouse qui viennent de bénéficier du feu vert (à 8 milliards) pour leur ligne à grande vitesse. Le projet de ligne à grande vitesse Paris Orléans Clermont Lyon reste de facto dans les cartons, provoquant les cris d’orfraie du député maire du Puy en Velay. Le Rassemblement citoyen, écologique et solidaire en Rhône-Alpes Auvergne s’en satisfait pleinement. En effet, la priorité doit être donnée aux réseaux régionaux du quotidien. 

Depuis qu’il s’est découvert une passion pour les questions régionales M. Wauquiez saute sur tous les projets de transports sans aucun discernement ni vision pour l’aménagement de la future grande région Auvergne – Rhône-Alpes. Ses dernières déclarations sur la ligne Paris Orléans Clermont Lyon sont symboliques de son programme transports : quand les petites lignes sont sacrifiées, quand les trains du quotidien utilisés par des milliers d’auvergnats et de rhonalpins se dégradent, la priorité sera donnée aux grosses infrastructures inutiles, une nouvelle autoroute A45, le Lyon Turin, et maintenant la LGV POCL.

Pourquoi la LGV Paris – Orleans – Clermont – Lyon est une solution dépassée ?

Plutôt qu’un outil d’aménagement du territoire, la LGV POCL est un doublement du TGV Paris – Lyon. Alors que l’Auvergne connaît un nombre grandissant de lignes en souffrance, le POCL est un TGV à 15 milliards d’euros, pour un projet sans réelle rentabilité socio-économique. Les projets de LGV siphonnent actuellement tous les financements sur les réseaux existants qui sont laissés à la dérive.

Ainsi en Rhône-Alpes le réseau se dégrade et des lignes comme Lyon – Chambéry et Lyon – Grenoble sont devenues catastrophiques pour les usagers, les temps de parcours s’allongent et les retards se multiplient. Ailleurs ce sont des lignes ou des gares qui ferment et des territoires qui sont laissés sans solutions de transports en commun efficaces.

Pour Jean-Charles Kohlhaas, tête de liste du Rassemblement : “Mobiliser 15 milliards d’euros sur cette ligne paraît totalement irréaliste, d’autant que d’autres projets de lignes nouvelles sont programmées à hauteur de 107 milliards d’euros sur les 25 prochaines années. Sachant que l’optimisation d’une ligne existante coûte 10 fois moins qu’une ligne à grande vitesse entièrement nouvelle, il faut choisir.

Il est possible de desservir le coeur de France, l’Auvergne et les villes moyennes de façon efficaces et pour un coût moins élevé que le TGV. Ce scénario d’un train à haut niveau de service est disponible sur le site : destrainspourtous.fr.

Investissons dans les réseaux ferrés du quotidien

Notre aménagement du territoire doit en finir avec la dualisation du réseau ferré. D’un côté, un réseau LGV, rapide, organisé en étoile autour de Paris et reliant les grandes métropoles à des coûts prohibitifs pour l’usager quotidien. De l’autre côté, un réseau classique plus abordable mais de plus en plus mal desservi et dégradé.

Le Rassemblement citoyen, écologique et solidaire préconise de donner la priorité au développement du TER : ouverture de nouvelles lignes, des solutions de transports en commun à 10 minutes de son domicile, le maintien du service ferroviaire dans les zones rurales, l’amélioration de la tarification pour permettre à tous de prendre le train. Bref, le Rassemblement veut redonner son rôle d’autorité organisatrice des transports à la Région avec une vision claire de ses objectifs : répondre aux besoins quotidiens des usagers et un meilleur usage des deniers publics sur le réseau existant en évitant la construction d’éléphants blancs.