Depuis jeudi matin 8 octobre, l’abattage systématique, expéditif, de tous les derniers bouquetins du Massif du Bargy – au nombre de 400, dont 60 cabris nés en 2015 – a débuté sous la haute protection de dizaines de gendarmes, hélicoptère à l’appui. Pas de photo de ce massacre !
Certains animaux étaient porteurs de la brucellose, mais aucun cas n’a été détecté depuis 3 ans, alors que tous les troupeaux en estive ont cohabité aux côtés des bouquetins. Ce massacre s’opère contre l’avis du Conseil National de Protection de la Nature, contre les experts scientifiques de l’ANSES en charge de la sécurité sanitaire, de l’environnement, et de l’alimentation et contre la justice qui doit se prononcer le 19 octobre en audience de référé suspensif. Ces experts qui ont travaillé 10 mois, affirment que le risque de transmission de la brucellose au cheptel domestique est entre « quasi nul » à « minime », et pour l’Humain « nul » à « quasi nul ».
« Le risque de dispersion, vers les Aravis par exemple, est d’ailleurs plus grand avec cette opération brutale. Alors pourquoi cette urgence infondée ? Ce massacre a été obtenu sous la pression de Madame Sophie Dion, de Monsieur Bernard Accoyer, élus de droite, et de certains responsables agricoles de la FNSEA syndicat majoritaire. C’est inacceptable ! Après leur souhait de vouloir réduire à portion congrue le Parc National de la Vanoise, leur combat continue contre tous les amoureux de la Nature, du patrimoine exceptionnel des Alpes, et contre tous ses défenseurs » s’insurge Alain Chabrolle tête de liste du Rassemblement citoyen écologique et solidaire dans le département de l’Ain.
La liste du Rassemblement appelle à l’arrêt immédiat de ce massacre injustifié ! La faune des Alpes doit être protégée, elle attire les touristes et sert donc les intérêts bien compris des habitants de nos montagnes !
Par ailleurs, le Rassemblement dénonce une atteinte à la démocratie : l’impartialité de l’Etat n’est plus assurée dans notre région avec un déploiement de forces impressionnant et des arrestations des militants environnementalistes venus en simples observateurs sur le Bargy alors que l’Etat a récemment cédé à la violence de certains éleveurs qui ont séquestré le Président du parc de la Vanoise, sans la moindre poursuite.
« Le gouvernement passe une fois de plus en force sans même attendre la décision du juge, avec un massif entier bouclé par les gendarmes. C’est à chaque fois la même chose. D’un côté, du déni de démocratie et du passage en force sans attendre les recours, de la criminalisation syndicale, des lanceurs d’alerte et des militants de l’environnement, du déploiement de force disproportionné comme à Sivens ou Notre-Dame des Landes. Et de l’autre, toujours la même bienveillance assumée pour les débordements de la FNSEA ou la violence des « voyous » en col blancs comme à Air France. Ce deux poids deux mesures ne peut durer, il attise la colère et affaiblit la notion essentielle d’Etat de droit ! » conclue Corinne Morel Darleux, porte-parole du Rassemblement citoyen, écologique et solidaire.