C’était le thème de la réunion publique qui s’est tenue vendredi 23 octobre à Chambéry.
Premier motif de satisfaction : il y avait du monde, la salle Pierre COT était pleine.
La qualité des interventions était aussi au rendez-vous.
La soirée était animée par Thierry BRUN, de la revue POLITIS, à laquelle nous pouvons nous abonner, si nous souhaitons le maintien d’une presse critique et indépendante du pouvoir publicitaire.
Une minute de silence en mémoire de Rémi Fraisse a été partagée avec solennité et gravité en ce jour de la date anniversaire de sa mort, sur le site du GPII barrage de Sivens. La répression des mouvements citoyens engagés contre les Grands projets inutiles est forte et inadmissible . L’affaire Erri de Luca, accusé de terrorisme en Italie pour avoir critiquer le Lyon Turin, a été également évoquée avec une fin plus joyeuse : il a été relaxé cette semaine et la société TELT promoteur du tunnel en est pour ses frais.
Alexandra CUSEY, tête de liste en Savoie du Rassemblement, a d’abord expliqué la genèse de celui-ci : des élus de différentes formations provenant d’EELV ou du Front de Gauche, ont constaté qu’ils avaient souvent les mêmes orientations ou les mêmes votes au cours de la mandature précédente. Cette convergence a été le point de départ du Rassemblement qui regroupait Europe Écologie Les Verts , Nouvelle Donne, et deux formations du Front de Gauche que sont Ensemble! et le Parti de Gauche. Plus récemment, la Nouvelle Gauche Socialiste a rejoint le Rassemblement.
Karima DELLI, députée européenne, a décrit l’importance des lobbies au niveau européen, pour emporter les décisions de lancer ces projets inutiles et coûteux, qui se multiplient dans toute l’Europe, et qui bien souvent, ne verraient pas le jour sans le soutien de l’Union Européenne.
Curzio MALTESE, journaliste et député européen italien, nous a parlé du Turin-Lyon, vu du côté italien, où le mot conflit d’intérêt paraît bien faible. Dans le Val de Suse, la répression des opposants au Turin-Lyon est féroce. Là bas, le Turin-Lyon veut dire mafia et ambiance de guerre.
Daniel IBANEZ, candidat en Savoie, nous a montré à quel point le projet du Lyon-Turin se développe sans demander l’avis de la population, par des décideurs professionnels en conflit d’intérêts, pour qui les Partenariats Public Privé sont l’occasion de faire financer le second par le premier !
Jean-Charles KOHLAAS, tête de liste du rassemblement, a développé des propositions alternatives au Lyon-Turin : il suffit d’utiliser pleinement les installations et les lignes existantes pour organiser le Ferroutage entre la France et l’Italie. Cela peut se faire tout de suite et au prix d’investissement minimes, contrairement au projet Lyon-Turin qui ne serait pas opérationnel avant des années, tout en réclamant des sommes énormes. Il existe d’autre projets nuisibles à combattre, comme par exemple le Center Parks de Roybon, qui ne peut être rentable que s’il est fortement subventionné, alors qu’il ne créerait que peu d’emplois tout en détruisant une zone humide.
Marianne ROUXIN, candidate en Savoie, nous a montré que les collectivités territoriales, soumises à l’asphyxie budgétaire, délaissent de plus en plus des services publics élémentaires. À terme on voit poindre des collectivités hors-sol, gérées par des politiciens professionnels délaissant le travail de proximité pour tout déléguer au privé, en passant par des appels d’offres, à la portée des grosses entreprises seulement.
Corinne MOREL DARLEUX, tête de liste du rassemblement, a expliqué notre démarche de contre-budget : sur le mandat écoulé, qu’il s’agisse du Lyon-Turin, de Center Parcs à Roybon, du pavillon de la Région à Shangai, des aides sans contrepartie à des entreprises qui versent des dividendes et licencient comme STMicro, seuls les élus sortants – PG, Ensemble et EELV – du Rassemblement se sont opposés à l’ensemble de ces dépenses inutiles et nuisibles à l’intérêt général. Résultat : si nous avions été majoritaires dès 2010, ce sont 334 millions d’euros qui auraient été économisés et que nous aurions pu réorienter là où il y en a vraiment besoin : petites et moyennes entreprises, artisanat, rénovation thermique, aides à l’agriculture paysanne, emplois associatifs, trains du quotidien… Nous avons fait le calcul. Ce sont plus de 50.000 emplois qui auraient pu être créés. Ça change la donne.
Enfin, Michèle RIVASI nous a communiqué son enthousiasme et son énergie militante. La COP 21, c’est une chose. Mais c’est dans les régions qu’on agira contre les émissions carbonées, non pour sauver la planète, qui continuera de tourner quoi qu’il arrive, mais pour sauver l’humanité tout simplement.
Les participants ont répondu à des questions de la salle, comme par exemple :
- Avec votre projet, c’est 100 trains par jour qui passeraient le long du lac du Bourget ! Réponse : nous avons simplement repris les capacités officielles, publiées par la SNCF.
- Pourquoi le PCF n’est-il pas sur votre liste ? Réponse : nous avons essayé de l’intégrer jusqu’au dernier moment, mais ils n’a pas voulu se rallier à le charte éthique, qui interdit le cumul des mandats. Par la suite, ses adhérents ont voté contre le rassemblement.
- Pouvez -vous préciser votre projet de créer un établissement public de transport ferroviaire ? Réponse : nous déplorons la politique de fermeture de lignes par la SNCF. En cas d’échec des négociations avec celle-ci, nous réfléchissons à la reprise en régie directe et publique des lignes régionales abandonnées ou en passe de l’être par la direction de la SNCF, qui se concurrence elle-même en investissant dans le routier et les cars Macron ! Idem pour le transport de marchandises, pourtant inscrit dans le Grenelle et totalement délaissé par le gouvernement comme par la direction de la SNCF
En Savoie, la dynamique du rassemblement est lancée !