Dans nos Régions les TER vont mal. Nous sommes aujourd’hui dans un cercle vicieux : nous ne créons plus d’offre supplémentaire, les services se dégradent, les usagers se détournent donc du train et les recettes ne croissent plus, voire baissent. Il est temps d’en sortir. Puisque la direction SNCF ne réagit pas, la Région doit reprendre les choses en main. Si la direction de la SNCF veut abandonner le service public des TER, la Région doit créer un établissement public ferroviaire pour gérer directement ses lignes de train et offrir un service qui correspond aux besoins quotidiens des usagers.
Pour faire face à une direction SNCF qui abandonne les TER au profit des lignes à grande vitesse et des autocars low cost, la Région doit construire un outil public régional qui lui permette directement d’offrir un service de qualité aux usagers.
En Rhône-Alpes il existe déjà un opérateur local pour des lignes d’autocar
L’idée d’un opérateur régional n’est pas nouveau. Depuis 2012, certaines lignes de car sont exploitées directement par la Région Rhône-Alpes par l’intermédiaire de « Sud Rhône-Alpes Déplacements », une société publique locale qui exploite notamment les lignes Lyon – Annonay, Montélimar – Nyons et Pierrelatte – Le Pouzin.
Sur un modèle équivalent la Région doit reprendre en gestion publique directe les lignes fortement dégradées par la politique de la direction SNCF. C’est le cas pour l’ensemble des petites lignes comme Bourg-en-Bresse – Oyonnax – Saint Claude ou Grenoble – Gap.
Une solution moins chère pour la Région
Les différents audits menés dans d’autres régions ont montré qu’il était possible d’obtenir une facturation qui colle au plus près des coûts réels d’exploitation. Un audit de ce type est déjà en cours en Rhône-Alpes.
En faisant rentrer des lignes objectivement abandonnées par la direction de la SNCF dans le giron direct de la Région il sera possible d’économiser des frais de structures pour un service plus performant.
Une perspective pour le développement des trains régionaux
Aujourd’hui la SNCF est à la croisée des chemins. Anticipant la fin de son monopole, la direction de la SNCF se détourne des ambitions de service public pour s’enferrer dans une logique comptable qui la pousse à délaisser les trains régionaux. En reprenant en main les lignes abandonnées mais aussi en réfléchissant au développement de nouvelles lignes au plus près des besoins des usagers, la Région Auvergne Rhône-Alpes sortira du cercle vicieux actuel. La région pèsera autant que possible sur l’Etat, pour qu’il redonne à la SNCF les moyens d’un vrai service public des transports ferroviaires.
Le développement du TER passe par une ambition et une vision claire de l’équilibre des territoires et des besoins des usagers. En prenant le contrôle direct de certaines lignes au sein d’une société publique locale, qui pourra embaucher des cheminots qualifiés, la Région Auvergne Rhône-Alpes pourra rompre avec la baisse de qualité de service et de fréquentation de ses TER et devenir une Région à la hauteur des enjeux qui sait innover lorsque les solutions d’hier ne sont plus adaptées.