Vendredi 16 octobre, Laura Pfeiffer, l’inspectrice du travail qui a dénoncé l’atteinte au droit du travail exercée par TEFAL et les pressions qu’elle a subies de la part de la direction de l’entreprise, sera jugée aux cotés du salarié qui a l’a aidé, pour avoir fait son travail et son devoir. Dans le même temps, les agissements de TEFAL restent, eux, impunis.
Le Rassemblement, plus que jamais aux cotés de Laura Pfeiffer et du salarié, lanceur d’alerte, aujourd’hui licencié de TEFAL, dénonce un démantèlement du droit du travail et une justice à deux vitesses, inacceptables dans un État de droit.
Atteinte à l’indépendance des inspecteurs du travail, collusion justice-réseaux patronaux, mise à mal du statut des lanceurs d’alerte – dans l’affaire TEFAL tout est si gros que le premier citoyen venu pourrait s’en étouffer. Et pourtant, Laura Pfeiffer aujourd’hui poursuivie pour recel de documents volés, risque jusqu’à cinq ans de prison.
«Il y a là un deux poids – deux mesures inacceptable, entre les voyous en col-blanc et les salariés, syndicats, inspecteurs du travail et lanceurs d’alerte, comme Laura et l’ex-salarié de TEFAL. Ceux-là, se retrouvent de plus en plus poursuivis, voire criminalisés comme hier à Air France, sans tenir compte du contexte social. Notre place est à leurs côtés, dans la défense du droit social. Je mets en garde Laurent Wauquiez qui surfe sur l’écume de l’actualité et par ses déclarations à l’emporte-pièce, une fois de plus insultantes, sur les syndicats, exacerbe la colère. Ce discours n’est pas celui d’un responsable politique mais celui d’un pyromane.» s’insurge Corinne Morel-Darleux.
L’indépendance des inspecteurs du travail (garantie par la convention 81 de l’Organisation Internationale du Travail
– OIT) est aujourd’hui bafouée. Quand une inspectrice du travail, subit dans le cadre de ses fonctions, des pressions avérées et reconnues par le Conseil national de l’inspection du travail. Quand un procureur partial, ouvertement bienveillant à l’égard de l’entreprise est à l’œuvre.
Dès le mois de juin, le Rassemblement, par la voix des élus de la Région Rhône-Alpes avait soumis et soutenu le vote d’un vœu en faveur d’un soutien inconditionnel à Laura Pfeiffer. Voeu rejeté par la droite, le FN… et le PS ! Quelle idée du droit du travail se font les candidats aujourd’hui déclarés aux prochaines élections régionales ?
Celle du Rassemblement est claire et constante – le droit du travail et la protection des inspecteurs du travail, doivent être garantis par des instances solides et imperméables à toute forme de lobbies, dans une démocratie et un État de droit.
Une garantie qui est aujourd’hui mise à mal par des lois, dont la loi Macron dite de « modernisation » de l’économie n’est que la dernière d’une longue série tant l’optique libérale marque les politiques menées depuis des années en matière économique et sociale. Et ce alors que le postulat «une plus grande flexibilité de la règlementation sociale entrainera des créations d’emplois» n’a jamais démontré sa pertinence !
Cette dérégulation est aggravée par un gouvernement menant une politique de caporalisation de l’inspection du travail, avec une multiplication des petits chefs et une baisse de 10 % des effectifs de contrôle !
Dans ce contexte l’affaire TEFAL est emblématique des choix de société du moment : Le Rassemblement refuse une société où la concurrence dérégulée entre entreprises conduit à l’écrasement des droits sociaux et des individus dans une relation de travail encore plus inégale et à une compétition du «tous contre tous».
Le «Bien Vivre» doit aussi s’appliquer aux relations de travail dans le cadre de relations sociales ou la Région, notamment lorsqu’elle intervient en matière d’aides à l’emploi, à la formation ou à l’amélioration des conditions de travail, participe à la nécessaire régulation publique de la sphère sociale.