Vendredi soir, l’horreur a bouleversé notre quotidien. Les mots sont insuffisants pour décrire l’ignominie des attentats perpétrés à Paris. Pourtant, quand tout vole en éclat, les mots sonttout ce qui nous reste pour exprimerla voix de notre humanité.
Dans ces circonstances terribles, nous avons pris le temps du recueillement, de la solidarité, dans le respect de la douleur des proches et de l’’unité nationale, silencieux dans la réflexion.
En janvier dernier, c’est un symbole qui était visé, Charlie-Hebdo. Le symbole de la liberté d’expression dans un pays démocratique. Vendredi, c’est la jeunesse de France qui était la cible dans des lieux du vivre ensemble et du partage d’un loisir ou d’une passion.
La menace est venue à notre porte, mais elle concerne toute l’humanité. Paris et la France comptent leurs morts comme Beyrouth au Liban, comme le campus de Ganissa au Kenya. Si lointains, si proches. Tous innocents, tous condamnés.
Ayons en mémoire les paroles de Cécile Duflot lundi devant le Congrès réuni à Versailles : «Pour le monde, la France est belle de ses valeurs, magnifique par sa diversité, louée pour son esprit rebelle. C’esttout celaqu’ilsont voulu abattre en frappant lâchement. Voilà qu’une foisde plus nous sommes sommés de donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas répondre à l’appel du pire. L’esprit de résistance doit désormais guider chacun de nos actes. Et que nos ennemis le sachent: nous ne capitulerons en aucune manière. Ni sur le terrain de la sécurité de notre peuple, ni dans le domaine des valeurs qui nous fondent comme nation. Notre démocratie est leur cible, elle sera notre arme. »
Face à cette situation, la réponse la plus immédiate est de prendre les mesures nécessaires à la sécurité de chacun et chacune contre la menace terroriste. Cela signifie renforcer nos capacités de renseignement, d’analyse et de contrôle de façon ciblée sur les menaces réelles et identifiées, plutôt que d’épuiser nos moyens et nos capacités dans une surveillance généralisée ou une restriction des libertés illusoires et inefficaces.Comme le dit le juge Marc Trévidic, «denouvelles lois seraientabsolument sans intérêt : il faut des moyens pourl’instruction, les enquêteurs et la déradicalisation. »
Gardons-nous d’une logique ultra-sécuritaire et liberticide comme de l’auto défense égoïste et aveugle. Refusons des réponses démagogiques qui ne font que nourrir la spirale de la violence.
Allons à la source du problème et traitons-en les causes. Nous devons comprendre comment des enfants de la République sont devenus des meurtriers conditionnés à répandre la mort.
Comprendre comment notre modèle d’éducation et d’intégration produit toujours plus d’exclusion et mène à des chemins de plus en plus radicaux.
Comprendre comment le libéralisme marchand a creusé les inégalités et aggravé la pauvreté partout dans le monde.
Comprendre comment les pouvoirs financiers et politiques nourrissent les monstres qui viennent ensuite nous dévorer : en se couchant devant les dictatures qui nous fournissent pétrole, gaz ou uranium, et en se félicitant d’armer le monde.
« N’oublions pas non plus l’hypocrisie de ces puissants de la Terre qui parlent de paix mais qui, en sous-main, vendent des armes » rappelait le Pape François.
Luttons contre la violence de ce système, battons-nous pour la justice sociale et la justice environnementale, pour construire un monde plus juste, où chacun et chacune peut avoir une place et croire en l’avenir.
Changer le monde : voilà le seul combat qui mérite d’être mené. Cela prendra du temps mais c’est possible. Chacune et chacun doit apporter sa part, dans son quotidien, au sein des collectivités, dans toutes les organisations. La part du Colibri de Pierre Rabhi.
Partout, près de chez nous, dans nos territoires, mobilisons-nous pour construire un monde meilleur, respectueux du vivant, de l’humain, de la nature. La Région doit mobiliser tous ses moyens pour accompagner cette transition.
Nous souhaitons contribuer à ces changements. C’est la seule réponse valable dans la durée et c’est pourquoi nous sommes plus que jamais déterminés à porter notre projet pour une société apaisée et juste, pour une société écologique.
Notre message est simple et pourrait reprendre les mots du Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, après les attentats de juillet 2011 : « Vous ne nous détruirez pas. Vous ne détruirez pas la démocratie et notre travail pour rendre le monde meilleur. Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance. »
C’est dans cet esprit que nous revenons vers les citoyennes et les citoyens d’Aquitaine, du Limousin et du Poitou-Charentes : dans la compassion vis-à-vis des souffrances de ce monde, dans la lucidité face à la gravité de la situation, dans la conviction que nous pouvons construire, ensemble, un monde meilleur.
Au nom des 207 candidats et candidates de la liste écologiste et citoyenne,
Françoise Coutant
Tête de liste régionale