Le média « Objectif Aquitaine / la tribune nouvelle » organise le 17 novembre prochain un forum sur le thème du climat dans le cadre de la COP21 au nouveau stade de Bordeaux.
Nous considérons que le choix de ce lieu relève soit de l’inconscience, soit de la provocation. Selon le comité organisateur de la COP21, l’objectif de cette conférence est « d’aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’impulser/d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone ». Nous rappelons que le nouveau stade est construit sur une surface de plus de 10 hectares classée Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique, située en partie en zone humide, sur un ancien secteur de marais. Ce sont des terres alluvionnaires qui auraient pu être réhabilitées pour des activités agricoles, à l’heure où l’autonomie alimentaire pour la population de notre agglomération est de 1 jour. Alors que la jauge du stade Chaban-Delmas convenait parfaitement à l’accueil des matchs des Girondins et de l’UBB (moyenne de 23 400 spectateurs la saison dernière et 23 700 pour l’UBB, pour une capacité totale de 33000 places), ce nouveau stade a été construit dans l’unique but de satisfaire les exigences techniques et médiatiques de l’UEFA dans le cadre de la compétition de l’Euro 2016. Pour mémoire, le coût de ce projet pour les contribuables de la ville de Bordeaux est de 17M€ en plus d’un loyer de 3.6M€ pendant 30 ans soit 125M€ ; ainsi que 28M€ pour l’Etat, 15M€ pour le conseil régional d’Aquitaine et 15M€ pour la Métropole, sans compter les coûts d’infrastructures, d’aménagement et de transports en commun. L’invitation des candidats Rousset et Calmels à ce forum est sans doute l’illustration du financement conjoint de ce projet par les élus PS et LR. Nous rappelons également que le grand stade est une structure métallique de 12 300 tonnes, soit deux fois le poids de la tour Eiffel et de 41 000 m3 de béton, et que ses consommations énergétiques sont loin d’être exemplaires, y compris comparativement aux autres nouveaux stades construits récemment en France. Par ailleurs, la nomination en septembre dernier du nouveau président de SBA, gestionnaire du stade, en la personne de Bernard Hagelsteen, 68 ans, conseiller du président de VINCI Autoroutes, Préfet de Loire-Atlantique en 2007, responsable de la préparation de l’appel public à la concurrence du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, remporté par Vinci en 2010 et embauché par cette même multinationale du BTP un an plus tard, ajoute une note peu climato-compatible à ce funeste équipement. Nous considérons que ces données comme tout à fait antinomique avec l’appel de Bordeaux lancé par le maire de Bordeaux en janvier 2015, « vers un avenir désirable pour tous et résilient au changement climatique » (sic). Est-ce ainsi que l’on construit un modèle de société de transition vers la sobriété et la résilience en énergie et en deniers publics ? |