Alors que le tribunal administratif vient de rendre sa décision, Yannick Jadot, eurodéputé du grand Ouest réagit :
« En annonçant la reprise rapide des travaux, Manuel Valls semble victime d’un coup de chaud qui lui fait perdre de vue quelques réalités.
François Hollande, en 2012, s’est engagé à ce que le chantier soit suspendu jusqu’à épuisement des recours. Or le Tribunal Administratif (TA) de Nantes n’a jugé qu’en première instance sur un dossier en tous points similaires à celui de Roybon qui, avant hier, a donné un résultat diamétralement opposé. Le TA sur le projet de Roybon a déclaré en effet que les compensations offertes en observance de la loi sur l’eau étaient insuffisantes… Cela conforte les opposants au projet d’aéroport dans leur espoir qu’un appel puisse désormais leur être favorable. Les recours sont loin d’être épuisés !
Par ailleurs le Premier ministre ne peut ignorer que le dossier nantais est également dans les mains de la Commission européenne depuis plus d’un an. Celle-ci avait lancé une injonction à la France à bien vouloir se conformer à la Directive Plans/Programmes qui exige que tout projet d’ampleur ne soit pas saucissonné en de multiples dossiers mais présenté dans sa globalité. Ce qui est loin d’être le cas pour Notre-Dame-des-Landes. Un nouveau projet doit être présenté et faire l’objet d’une nouvelle enquête publique.
Plutôt que de flatter les derniers barons socialistes des Pays de la Loire avec son soutien à un projet devenu totalement absurde économiquement, socialement et écologiquement, Manuel Valls ferait mieux de travailler d’arrache pied à rendre la France exemplaire sur le climat et la qualité de l’air. Car il y a du boulot ! À moins que le Premier Ministre souhaite devenir maillot jaune des coups de force : Notre-Dame-des-Landes après CIGÉO ?