Déclaration de Yannick JADOT, Vice-président de la Commission du commerce international et porte-parole Verts/ALE sur le TTIP :
« Deux ans après avoir soutenu, dans l’enthousiasme et l’unité, l’ouverture des négociations du traité transatlantique, la grande coalition des conservateurs, socialistes et libéraux a rencontré les plus grandes difficultés pour trouver une nouvelle majorité pour un soutien bien ambigu au TTIP/TAFTA. Car, depuis deux ans, les citoyens, les consommateurs, les syndicats, les citoyens, les villes et les régions et les PME ont fortement critiqué un projet qui menace les droits et l’espace de souveraineté démocratique. C’est finalement le retournement d’une partie des socialistes sur la question des tribunaux arbitraux, sous la pression du Président Schulz, allié aux conservateurs, qui a permis ce résultat. Si l’on peut reprocher à Martin Schulz ses excès de mégalomanie anti-démocratiques, force est de reconnaître qu’ils produisent leurs effets sur ce Parlement européen.
En reportant le vote et le débat sur le TTIP, Martin Schulz a ainsi eu le temps d’imposer un nouveau compromis sur les tribunaux arbitraux privés. Et de rappeler à l’ordre ses propres troupes dont la volonté de respecter la démocratie européenne ces derniers mois risquait de compromettre sa stratégie d’entente avec les groupes PPE, ECR et ADLE ouvertement favorables à l’amplification de la dérégulation portée par le TAFTA/TTIP. Jusqu’au vote en plénière, Martin Schultz aura manipulé le code de procédure du Parlement européen dans son seul intérêt politique.
Encore aujourd’hui, le groupe PPE est le parti du Big business, et le groupe socialiste, celui des occasions ratées. Martin Schulz, comme beaucoup d’autres dans ce parlement, ont perdu le sens de l’intérêt commun et s’exemptent sans scrupule du devoir de véracité envers les citoyens.
Qui aurait prédit il y a deux ans une telle défiance des parlementaires vis-à-vis du TTIP/TAFTA ? La mobilisation de tous les acteurs de la société a profondément modifié les rapports de force au sein du Parlement. Alors que les négociations ne sont même pas à mi-parcours, une victoire aussi forcée et étriquée des pro-TTIP n’est pas la pire des nouvelles. Notre détermination et notre mobilisation en sortent renforcées. »