Lundi 20 octobre avaient simultanément lieu les deux dernières auditions du collège proposé par Jean-Claude Juncker pour l’entrée en vigueur de la nouvelle Commission européenne prévue début novembre.
Suite à un jeu de chaises musicales, le slovaque Maros Šefčovič, qui avait convaincu lors de son audition en Commission Transports s’est vu « promu » au poste de vice-président à l’Énergie, tandis que la slovène Violeta Bulc « récupérait » son poste laissé vacant.
Les écologistes ont suivi ces auditions avec une attention toute particulière pour ces portefeuilles hautement stratégiques, notamment en termes climatiques.
Pour Karima Delli et Yannick Jadot députés européens écologistes :
« Nous regrettons que les égoïsmes nationaux et la grande alliance entre le PSE et le PPE aient guidé la formation de ce collège. Ce jeu pervers a conduit à garder certains candidats au profil douteux tout en imposant un calendrier forcé au détriment d’un vrai débat démocratique. »
Pour Karima Delli, députée européenne coordinatrice de la Commission Transports et Tourisme pour les Verts :
« Responsables d’1/3 des émissions de l’Union européenne, les transports c’est le climat ! Pourtant la nouvelle Commissaire Violeta Bulc désignée ce matin est restée évasive sur tout engagement de mettre en œuvre une feuille de route transport pour le sommet climat que nous avions pourtant obtenue auprès de Maros Šefčovič.
La nouvelle commissaire passable sur le fond des dossiers, a malgré tout semblé motivée et engagée, je serais donc extrêmement vigilante sur les réponses qu’elle apportera au problème récurrent de pollution liée aux transports comme par exemple les particules fines ou sur les investissements dans les infrastructures de proximité, au lieu de grands projets inutiles comme le Lyon Turin»
Pour Yannick Jadot, membre de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie et porte-parole du groupe des Verts pour la COP21:
« Lors de cette audition, le Vice-Président slovaque désigné pour l’Union de l’énergie Maroš Šefčovič nous a démontré ses talents d’orateur et sa compréhension des mécanismes de négociation européens.
Cependant, Monsieur Šefčovič reste prisonnier du vieux modèle énergétique et de politiques publiques au service des grands groupes énergétiques, du charbon, du gaz et du nucléaire. Ainsi, il ne semble pas bien saisir tout l’enjeu de la COP21 qui se tiendra à Paris l’année prochaine, et qui devra aboutir sur un accord contraignant mondial sur le climat qui nous permette de rester sous le seuil des 2° préconisé par l’ensemble des rapports scientifiques. Alors que Jean-Claude Juncker l’a chargé de faire de l’UE un leader mondial en matière de soutien et développement des énergies renouvelables, Maroš Šefčovič semble ne pas être le candidat idéal pour incarner l’ambition européenne en matière de transition énergétique et de régulation climatique. »