Le 20 et le 21 mars prochain se tiendra le Sommet européen qui discutera le futur cadre réglementaire pour nos politiques énergétiques et climatiques, mieux connu sous le nom de « Paquet Énergie-Climat 2030 ».
L’eurodéputé écologiste Yannick JADOT, membre de la commission Énergie et Industrie du Parlement européen, insiste sur la nécessité d’une négociation à la hauteur des enjeux climatiques :
» Aujourd’hui, les premiers effets du changement climatique se font ressentir dans toute l’Europe, et cette dernière semble découvrir les risques de sa dépendance et de son gaspillage énergétique. Nos politiques européennes doivent être à la hauteur des défis qui nous font face. Les propositions de la Commission européenne pour le Paquet Énergie-Climat à l’horizon 2030 de janvier dernier ne répondent pas à l’urgence climatique et témoignent même d’un recul d’ambition par rapport aux décisions prises en 2008 sur la transition énergétique.
Alors qu’un consensus semblait émerger depuis plusieurs années sur le couple efficacité énergétique-renouvelables comme piliers de la transition énergétique européenne, la Commission européenne a plié sous les coups de boutoir des lobbys des énergies fossiles et nucléaire! Cyniquement le Royaume-Uni et la Pologne instrumentalisent la crise ukrainienne pour imposer le gaz de schiste, coûteux et terriblement polluant. Ainsi, la Commission a mis en avant des objectifs édulcorés de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, un objectif pour les renouvelables à 27%, sans clé de répartition nationale – très en-dessous du potentiel fantastique de ce secteur et aucune réflexion sur le rôle de l’efficacité énergétique dans cette transition!
Ce Conseil doit symboliser la volonté des États membres de casser avec les logiques centralisées de l’énergie et une mainmise insupportables des lobbys sur nos futurs choix énergétiques et climatiques, et soutenir une véritable transition énergétique, citoyenne, génératrice d’emplois et protectrice de notre environnement!
Oui, le débat sur la politique en matière de climat et d’énergie post-2020 est difficile. Oui la peur d’une répercussion du coût des énergies non traditionnelles rend frileux et les industries craignent pour leur avenir. Mais cette peur est instrumentalisée et relève le plus souvent du mythe! Surtout elle masque tous les bénéfices attendus. À l’horizon 2030, les objectifs défendus par les Verts/ALE sont ambitieux et réalistes : plus de 45% pour les renouvelables et plus de 40% d’efficacité énergétique aiderait l’Europe à s’engager dans la transition énergétique, créant des millions d’emplois peu ou non délocalisables dans des centaines de milliers de PME.
N’oublions pas le rendez-vous de 2015 où la France accueillera la Conférence sur le Climat (COP21) qui doit aboutir sur un accord contraignant mondial de nos politiques climatiques. »