Climat et automobilistes victimes de la diplomatie « Mercedes & BMW »!

Mardi 25 février 2014, le Parlement européen a voté de nouvelles modalités de réduction des émissions de CO2 provenant du parc de voitures neuves. Ce réexamen doit permettre d’atteindre l’objectif de 95 grammes de CO2/km pour la période allant jusqu’en 2020.

Pour Yannick JADOT, eurodéputé écologiste en charge du dossier pour son Groupe au sein de la commission Industrie et Énergie, ce vote manque terriblement d’ambition.

« Le règlement CO2 des voitures tel que voté par le Parlement européen est la caricature du conservatisme industriel qui règne en Europe aujourd’hui. Alors que toutes les études confirment que des objectifs CO2 ambitieux sont indispensables pour lutter contre le dérèglement climatique, qu’ils permettraient de très importantes réductions de la facture énergétique des ménages et inciteraient à l’innovation industrielle en Europe, l’Union européenne se plie largement aux injonctions de l’industrie allemande des grosses berlines. Angela Merkel a une fois de plus privilégié sa diplomatie « Mercedes et BMW », soutiens par ailleurs généreux de la CDU, au détriment du climat et des automobilistes européens.

Si l’objectif de 95g de CO2/km est maintenu pour 2020, il est assorti de nombreuses flexibilités qui le vident largement de son ambition. En outre, aucun objectif pour 2025, fixant le cadre de l’innovation industrielle, n’est retenu pour le moment.

Le climat et les automobilistes sont toujours victimes d’une fraude scandaleuse quant aux tests sur les émissions de CO2, la réalité de la consommation et des émissions étant parfois supérieure de 25% aux chiffres annoncés. Cette escroquerie peut représenter pour un conducteur régulier un surcoût de 135 euros de carburant chaque année. La différence entre la consommation réelle et la consommation affichée atteint 30% pour une BMW, 28% pour une Audi, 27% pour une Opel et une Mercedes, 16% pour une Renault ou une Peugeot[1]. »

Enfin, Yannick JADOT critique la vision de court terme sur l’industrie automobile :

« L’innovation industrielle en matière d’efficacité énergétique est un élément clé de pérennisation en Europe des équipementiers et des constructeurs, ainsi qu’un formidable levier de compétitivité sur le marché mondial. C’est une occasion perdue d’envoyer un signal fort à une industrie qui se restructure à grands renforts de plans sociaux dans toute l’Europe. »

 

[1] Selon le rapport « Supporting Analysis regarding Test Procedure Flexibilities and Technology Deployment for Review of the Light Duty Vehicle CO2 Regulations », rendu fin 2012 par the Netherlands Organisation for Applied Scientific Research (TNO), British-based AEA Ricardo et IHS Global Insight (USA).

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