Voyage de François Hollande aux États-Unis : le scandale de la NSA et les dangers du traité transatlantique doivent aussi être à l’agenda

Le 11 février prochain, François Hollande se rendra aux États-Unis, l’occasion pour lui d’aborder avec son homologue américain l’accord de libre-échange Union européenne États-Unis, que les écologistes et de plus en plus d’acteurs de la société civile dénoncent depuis le début.

Pour Yannick Jadot, député européen EELV et porte-parole du groupe Verts sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis, «  Francois Hollande ne doit pas avoir peur d’aborder avec Barack Obama les questions qui fâchent, que ce soit le scandale, toujours en cours, des écoutes de NSA ou encore l’accord de libre-échange avec les États-Unis qui préoccupent de plus en plus de citoyens français.

Le Président Hollande doit avertir son homologue américain que tant que toute la lumière ne sera pas faite sur l’espionnage par la NSA de millions de citoyens européens, et tant que des engagements précis et vérifiables sur l’arrêt de telles pratiques ne seront pas pris, il est hors de question de poursuivre une quelconque négociation commerciale. Il doit aujourd’hui réaffirmer le caractère intolérable de ces pratiques. Des pratiques d’autant plus condamnables que l’Union européenne est en train de se doter, d’une législation très protectrice pour les citoyens européens en ce qui concerne la confidentialité de leurs données personnelles.

En outre, les dangers d’un accord de libre-échange transatlantique que nous dénoncions dès le départ en espérant que la France mettrait son véto au lancement des négociations, apparaissent de plus en plus évidents à mesure que les discussions avancent : renforcement inacceptable des pouvoirs des firmes multinationales allant jusqu’à contester des politiques publiques de protection de la santé, des salariés ou de l’environnement; la remise en cause de nos choix de société en matière d’alimentation (OGM, poulet chloré, bœuf aux hormones…), de services publics, de propriété intellectuelle. Ceci en toute opacité puisque les citoyens ne peuvent avoir accès à aucun document de négociation.

La France, avec le parlement européen, avait obtenu l’exclusion provisoire de la culture et des services audiovisuels de la négociation. L’arbre, aussi joli soit-il, ne doit pas cacher la forêt des renoncements et des dangers que représente cet accord, dernier avatar d’une mondialisation brutale. Au nom de l’intérêt général européen, de l’ambition d’un modèle européen de développement reposant sur la durabilité, la responsabilité sociale et environnementale et la démocratie, nous demandons au Président Hollande de mettre fin à ces négociations commerciales.

COMMUNIQUE DE PRESSE – Paris, le 7 février 2014

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