Scandaleux : malgré l’espionnage américain, le parlement européen refuse l’arrêt des négociations avec les Etats-Unis!

COMMUNIQUE DE PRESSE – Strasbourg, le 4 juillet 2013

 

Espionnage par la NSA – L’Europe s’écrase en rase campagne américaine !

 

Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une résolution en réaction aux révélations d’espionnage par la NSA de certains États membres et des institutions européennes. Elle établit les modalités d’enquête qui sera menée par la Commission des libertés civiles du Parlement européen mais ne demande pas la suspension des négociations sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis. 

Pour Yannick Jadot, député européen, porte-parole du groupe des verts sur l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis :

« Si la résolution votée aujourd’hui tente de renforcer la protection des données personnelles en Europe, elle n’envoie aucun signal politique clair à l’administration américaine. En validant le lancement dès le 8 juillet des négociations commerciales avec un partenaire qui l’espionne massivement, l’Europe s’écrase en rase campagne américaine, incapable d’imposer aux États-Unis des explications sur cet incroyable scandale, et affiche une nouvelle fois son impuissance politique. Malgré les déclarations des conservateurs et leurs airs scandalisés, malgré les cris d’Orphée de la Commission, l’aveuglement d’Angela Merkel toute à ses intérêts commerciaux, la complicité de David Cameron, les contradictions de François Hollande et la servilité de José Manuel Barroso sont bien en train de dissoudre la dimension politique de l’Europe et les droits fondamentaux des citoyens. »

 

Pour Hélène Flautre, députée européenne, porte-parole du groupe des Verts pour la Commission des Libertés civiles et rapporteure sur le dossier des prisons et vols secrets de la CIA en Europe :

«  L’UE doit arrêter de se soumettre servilement aux pressions des États-Unis : il est quand même insensé que le survol de l’espace aérien soit plus facile pour un avion affrété par la CIA transportant une personne présumée terroriste et torturée, que pour un avion transportant un chef d’Etat soupçonné de transporter un défenseur des droits !

Protéger les droits fondamentaux en Europe, c’est protéger Edward Snowden! L’UE doit accorder sa protection à ce défenseur des droits  sinon qui osera demain dénoncer les violations commises à l’encontre des citoyens européens. L’obligation d’extradition avancée par les États membres ne tient pas : selon la législation européenne, cet argument n’est pas recevable lorsque que pèse sur la personne des risques de mauvais traitements, c’est ici le cas vu le sort réservé aux États-Unis aux personnes accusées de menacer la sécurité nationale!  

Défendre l’exigence démocratique européenne oblige aujourd’hui à remettre en cause les mauvaises pratiques développées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, pas sûr que le Président de la commission qui en toujours été un artisan zélé soit l’homme de la situation! »

 

SIGNEZ LA PETITION DES VERTS DEMANDANT L’ARRÊT DES NEGOCIATIONS : http://www.stop-us-negotiations.eu/

 

Scandale espionnage NSA et libre-échange transatlantique : Barroso méprise le parlement européen

Alors que le Parlement européen doit voter ce jour une résolution sur le scandale de l’espionnage des citoyens européens et de leurs institutions par les États-Unis, le très atlantiste Président Barroso n’a même pas attendu de savoir si le Parlement allait adopter ou non l’amendement porté par les écologistes sur l’interruption des négociations de l’accord de libre-échange transatlantique qui doivent débuter le 8 juillet.

 

Pour Yannick Jadot , député européen, porte-parole des Verts sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis : « Après avoir insulté le parlement européen en qualifiant de réactionnaire son soutien à l’exception culturelle, J.M. Barroso affiche de nouveau son profond mépris pour élus européens en annonçant, avant le vote ce jour du parlement, le lancement des négociations avec les États-Unis. Les représentants européens et américains devraient donc débuter des négociations portant sur les cadres réglementaires qui régissent nos économies et nos sociétés, y compris la protection des données personnelles, sans même que les États-Unis aient fourni une quelconque explication sur l’espionnage massif des citoyens européens et des institutions européennes.

Connu pour son atlantisme acharné, la servilité de Barroso vis-à-vis des États-Unis est donc sans limite. J.M. Barroso n’est pas seul. Aveuglée par ses intérêts commerciaux, Angela Merkel, a décidé d’ignorer l’humiliation que l’Allemagne, avec l’ensemble des citoyens européens, ont subi en étant considérés comme des terroristes en puissance. David Cameron est resté silencieux, tant la complicité du Royaume-Uni est avérée dans ce dossier. François Hollande, malgré un discours fort de protestation, ne s’est pas moins plié à la pression américaine en interdisant le survol de la France par Evo Morales, suspect de venir à la rescousse du dissident Snowden. Les États-Unis et la Chine doivent donc sabler le champagne, tant l’Europe apparaît incapable de défendre ses droits fondamentaux et ses intérêts. Avec ses dirigeants actuels, l’Union européenne est plus que jamais un nain politique. Henri Kissinger disait « L’Europe, quel numéro de téléphone? ». La situation a peu évolué sur la direction politique de l’Europe. En revanche, toutes nos lignes sont désormais écoutées.

Dans ce contexte, la dignité européenne repose sur le message envoyé ce jour par le parlement européen. Il est de la responsabilité de chaque député d’envoyer dès maintenant le seul message politique clair en interrompant les négociations commerciales.

Les verts européens refusent que la protection des données et des consommateurs soit sacrifiée au nom de cet accord. »

Publié le