Strasbourg, le 6 décembre 2013
La cour d’appel de Versailles a décidé à la surprise générale la relaxe d’EDF condamnée en première instance pour l’espionnage de Greenpeace à travers l’ordinateur et la personne de Yannick Jadot, alors directeur des campagnes de Greenpeace France.
Scandalisé, Yannick Jadot, partie civile et aujourd’hui député européen, réagit : « Deux autorités judiciaires avaient démontré la responsabilité évidente d’EDF dans cette sinistre affaire de barbouzerie: le procureur du tribunal de Nanterre et celui de la cour d’appel de Versailles. Une troisième, le tribunal de Nanterre, avait en première instance condamné EDF à la peine maximale tant les faits étaient constitués, tant la stratégie d’EDF de nier la propriété des doigts de la main prise dans le sac était ridicule.
Ce ridicule n’a semble-t-il pas gêné la cour d’appel de Versailles. En relaxant EDF, elle nie l’évidence. Plus gravement elle prend la très lourde responsabilité de donner un blanc seing aux grands groupes industriels qui développent des politiques d’espionnage via des officines de barbouzes. Ces entreprises auront bien compris qu’il suffit de bidonner l’intitulé des contrats passés avec des officines et, lorsque prises en flagrant délit, de faire condamner un lampiste qui a cru à l’éthique et la responsabilité d’une grande entreprise publique.
Je vais demander au procureur général de la Cour d’appel de Versailles de se pourvoir en cassation pour contester cette décision grave. »