Quotas CO2: un élu dénonce les lobbies industriels au Parlement européen

 

Quotas CO2: un élu dénonce les lobbies industriels au Parlement européen
24 January 2013
Agence France Presse

L’eurodéputé vert français Yannick Jadot a dénoncé jeudi la mainmise des lobbies industriels et le risque de faillite de la politique climatique de l’Europe, après le rejet par une commission parlementaire d’une proposition visant à améliorer le système européen d’échange de quotas de CO2.

« Le rejet de la proposition de la Commission européenne d’intervenir sur le calendrier des enchères des quotas de CO2 afin d’en améliorer l’efficacité par le gel de 900 millions de tonnes (sur 8,5 milliards de tonnes pour la période 2013-2020, NDLR) de quotas excédentaires met en péril l’un des principaux outils de la politique climatique européenne », a-t-il déploré à l’issue d’un vote au sein de la Commission Energie et Industrie.

« Je constate que les députés européens de droite et de plus en plus de gauche peinent à résister à la pression et aux chantages des grands lobbies industriels », a-t-il accusé.

La Commissaire européenne en charge du Climat, Connie Hedegaard, a appelé jeudi les Etats membres et le Parlement européen à se prononcer rapidement sur sa proposition de geler des quotas pour sauver le marché européen du carbone (ETS), menacé par l’effondrement du prix du CO2, tombé jeudi à moins de 3 euros la tonne.

Le vote de la Commission Energie et Industrie est indicatif et plusieurs autres commissions du Parlement européen sont encore appelées à donner leur avis avant un vote définitif en session plénière en mars ou avril.

Mais il donne un mauvais signal, estime Yannick Jadot. « L’efficacité de la politique climatique européenne est aujourd’hui menacée », s’insurge-t-il. La proposition de la Commission européenne a été rejetée par 32 voix contre, 5 pour et 11 abstentions.

« Alors qu’il est nécessaire d’allonger la prévisibilité de la politique énergétique et climatique européenne en définissant des objectifs contraignants pour 2030 et en renforçant la crédibilité des instruments économiques qui ont été mis en place dans le cadre du paquet  » énergie-climat  » en 2008, une majorité des députés a renoncé à toute ambition dans ce domaine », a-t-il déploré.

« Face à la crise ce sont les opinions les plus conservatrices qui l’ont emporté et le vote de ce matin témoigne du caractère rétrograde et dépassé d’une partie des sociaux-démocrates européens, incapables de penser le monde de l’après-pétrole », a-t-il accusé.

Publié le