Aveuglement face aux risques du nucléaire

Bruxelles, le 22 juin 2012

 

Ce jeudi 21 juin, des explosifs ont été découverts sous un camion stationné dans l’enceinte de  la plus grande centrale nucléaire de Suède. Même si le groupe suédois Vatenfall, opérateur de la centrale, assure que ces explosifs n’auraient pas pu réaliser de gros dégâts, cette découverte rappelle que la sécurité des installations nucléaires en Europe ne peut être totalement garantie et qu’un accident nucléaire majeur peut aussi être la conséquence d’un acte de malveillance.

Pour Yannick Jadot, député européen, spécialiste des questions énergétiques  » Ce rappel arrive à point nommé alors que la Commission européenne ne cesse de vanter la qualité du processus de tests de résistance -stress tests- sur les centrales européennes, lancé après Fukushima et récemment finalisé. Malgré la demande du conseil européen le 25 mars 2011 (moins de deux semaines après le début de la catastrophe de Fukushima) d’évaluer de manière exhaustive et approfondie, les autorités de sûreté nucléaire, soutenues notamment par les gouvernements français et britannique, avaient obtenu que les fameux tests ne couvrent que les risques sismiques et d’inondations. Exit donc les risques d’incendie, d’explosion, d’actes malveillants (attentats, cyber-attaque…), les chutes d’avion ou encore les erreurs humaines! Lundi dernier, lors d’une réunion de la commission industrie, énergie, recherche (ITRE) du Parlement européen, j’avais déjà interpellé la Commission européenne sur cette question, en leur indiquant que les tests réalisés ne nous permettaient pas de connaitre précisément le degré de vulnérabilité des centrales européennes ».

« La découverte d’explosifs en Suède démontre la vulnérabilité de certaines installations nucléaires face aux actes de malveillance et le refus par l’industrie nucléaire d’en tenir compte de manière satisfaisante. Le groupe Verts au Parlement européen continue d’exiger que seule une évaluation exhaustive et indépendante des risques nucléaires permettra de les réduire significativement. En attendant d’éliminer le risque grâce à une sortie progressive du nucléaire…. Il faut espérer que le débat sur l’énergie promis par le Président de la République permettra aussi la transparence sur le risque nucléaire dans notre pays ».

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