Nucléaire : les eurodéputés critiquent les modalités des « stress tests » (Europolitics)

 

Par Marie-Martine Buckens | mardi 19 juin 2012

Philippe Jamet, commissaire de l’Agence de sûreté nationale nucléaire française, a présenté le 19 juin aux membres de la commission ITRE du Parlement européen les résultats des tests de résistance, les « stress tests », menés dans les centrales nucléaires européennes. Le rapport, déjà présenté le 15 juin au Conseil Energie, a fait l’objet de nombreuses critiques des eurodéputés présents, les principales portant sur l’insuffisance des scénarios étudiés, lesquels se limitaient aux risques présentés par les inondations ou des tremblements de terre.

Le fait que les tests se soient limités à ces deux cas de figure inspirés de l’accident de Fukushima, et ne tiennent pas compte, entre autres, de risques d’accidents majeurs dus à des actes de malveillance, représente une défaite pour le commissaire à l’Energie, Günther Oettinger, face aux revendications de l’ENSREG, le groupe des autorités nationales de régulation dans le domaine de la sûreté nucléaire chargé de conduire les tests, a déclaré le député Verts Yannick Jadot (France).

Il n’existe pas de grille de critères qui permette de déterminer quelles centrales, parmi les 143 que compte l’UE, ont des niveaux de sécurité acceptables ou non, ont souligné d’autres députés, soulignant par ailleurs que seule une inspection était menée dans chaque pays, lorsque des pays comme la France compte 58 centrales.

Les visites menées dans le cadre de cet exercice l’ont été à titre symbolique, a répondu Philippe Jamet, ajoutant que les vraies visites pouvaient s’échelonner de 30 à 40 par an. C’est en octobre que la Commission doit proposer une nouvelle législation sur la sûreté nucléaire qui portera sur trois domaines : la gouvernance et l’indépendance des autorités, le choix de critères techniques et l’amélioration de la transparence.
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