Yannick Jadot (EELV) : « Nos 2,3 % ont pesé »
6 Mai 2012 – Le Monde
Yannick Jadot est eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts (EELV), proche de Daniel Cohn-Bendit. Il fait partie des écologistes fréquemment cités pour occuper un poste ministériel.
Comment analysez-vous le score finalement serré de ce scrutin ?
La France est un pays qui reste indéniablement à droite, inutile de se le cacher. Mais elle a eu la volonté de tourner la page Sarkozy et d’ouvrir une nouvelle page dans un monde très contraint. Il y a une très grande lucidité dans ce vote et une envie de respirer. C’est comme si on avait passé cinq années avec Sarkozy dans un ascenseur : on a besoin d’air !
Que pensez-vous de l’intervention du président sortant ?
Elle m’a beaucoup étonné. Il a raconte exactement l’inverse de ce qu’il a fait. Il a parlé d’ouverture, de France joyeuse, de main tendue, mais où avez vous vu ça dans sa campagne ? Nulle part. Il y a, comme souvent chez lui, cette vision fantasmée de ce qu’il a porté. Il a l’air d’y croire, mais c’est en opposition avec ce qu’il a fait. Comme disait l’autre, les faits sont têtus.
Les écologistes vont faire leur entrée au gouvernement…
Ce sera à notre conseil fédéral des 7 et 8 mai d’en décider. Mais nous avons une satisfaction, celle d’avoir œuvré pour la victoire. Nos 2,3 % ont pesé dans cette lutte plus serrée qu’on ne le croyait. C’est un peu comme un joueur qui ne joue que deux minutes en finale de Champions League : on figure sur la feuille de match, ce qui n’est pas si mal !