Procès contre Ali Bongo: victoire majeure pour la liberté d’expression

Procès Yannick Jadot  /  Ali Bongo: Relaxe pour Yannick Jadot ; victoire majeure pour la liberté d’expression

Paris le 16 février 2011 – Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie – Les Verts a été relaxé, alors qu’il était poursuivi par le Président gabonais Ali Bongo pour diffamation et injure, après avoir critiqué, le 16 juillet dernier dans le quotidien Libération les défilés militaires organisés pour la fête nationale du 14 juillet à Paris. Le paragraphe de l’article incriminé est le suivant:«Quand on ferme les yeux une seconde et qu’on imagine un défilé militaire dans un autre pays, on pense immédiatement à une dictature». Il rappelle au passage que les défilés de 2008 et 2009 se sont faits «devant Bachar al-Assad, ou devant des dictateurs africains comme Ali Bongo. Faire défiler nos armées devant des personnes qui massacrent leurs peuples, ce n’est pas un signal très positif envoyé à la République».

Le tribunal correctionnel de Paris  a relaxé aujourd’hui 16 février Yannick Jadot. Le député européen, avec ses avocats Maître Bourdon et Maître Durand, se félicite de cette décision .

Après le délibéré, Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie – Les Verts a déclaré:
 » Par ce procès en diffamation, Ali Bongo tentait d’acquérir un brevet de vertu grâce à la justice française.  Il a cherché à convaincre l’opinion publique internationale et l’opinion publique gabonaise que, malgré les violations constantes de toutes les libertés et la prédation organisée, il prétendait être un démocrate éclairé, et non pas  un dictateur. On peut espérer que cette décision va stopper les tentatives d’intimidation du pouvoir Bongo contre celles et ceux qui, parfois au péril de leur personne, dénoncent la réalité politique à laquelle sont confrontés les Gabonais.

Par la force des témoignages des témoins (notamment M.  Bruno Ondo Minsta, prêtre gabonais vivant à Paris), le juge a conclu que dénoncer le régime dictatorial d’Ali Bongo ne suffisait pas à constituer une diffamation.  Après le boycott en décembre dernier des élections législatives gabonaises par l’opposition et par une partie importante de la population, la plainte contre les biens mal acquis de dirigeants Africains déposée ce mois-ci, c’est un nouveau camouflet pour le président gabonais ! Un an après le début du printemps arabe, Ali Bongo redoute probablement de plus en plus que le souffle démocratique d’Afrique du Nord traverse le Sahara et se propage dans son pays!  »

Bruno Ondo Minsta, prêtre gabonais vivant dorénavant à Paris,  qui a témoigné  déclare: « Je me félicite de cette décision. Ce procès m’a permis de décrire au sein des institutions de la justice française les horreurs vécues par le peuple gabonais et de dénoncer les confiscations des outils démocratiques. Je voudrais d’ailleurs rendre hommage à ces victimes mortes à Port-Gentil dans le silence notoire de la communauté internationale.

Les multiples exactions qui sont faites au peuple aujourd’hui, les destructions de plus de 100 logements de Gabonais sans être relogés, les salaires de 500 fonctionnaires non payés car ils se sont opposés au régime, la suppression des bourses des étudiants de façon injustifiée, la suppression des médias proche de l’opposition, la répression des leaders de la société civile, l’abstention de près de 90% de la population aux dernières élections législatives …  autant de faits qui prouvent que la dictature est bien réelle au Gabon . »

« Monsieur Ali Bongo comprend maintenant que le régime de la liberté de la presse n’est pas le même en France, qu’au Gabon

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