Une délégation de notre groupe Verts / ALE est partie à Durban, au sommet des Nations Unies sur le climat, qui se déroule du 28 novembre au 10 décembre.
Alors que les ministres de tous les pays arrivent pour la phase finale de négociation, il nous livrent leurs impressions depuis le centre de conférences.
Les enjeux de la conférence de Durban
Afin de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C, plusieurs aspects sont primordiaux : il faut mettre en place les engagements pris à Cancun l’année dernière, notamment sur la structure d’adaptation aux changements climatiques et le financement pour les pays en développement, et permettre le fonctionnement d’un Fonds vert pour le climat. Autre enjeu majeur: l’avenir du Protocole de Kyoto: y aura-t-il une deuxième période d’engagement après 2012? Si oui, selon quel cadre légal? Ce cadre sera-t-il contraignant?
Aujourd’hui, 8 décembre, voici l’état des lieux des négociations…
Rester optimiste!
Pour le moment; les Etats ne se sont toujours pas mis d’accord sur le prolongement ou non du protocole de Kyoto, ni sur la durée d’une seconde période d’engagement, les discussions progressent à un rythme très lent.
Les écologistes présents sur place observent que de nombreux ministres ont pour consigne de définir un texte « a minima », ratifiable par tous les Etats (et donc a priori, peu ambitieux). Cependant, les lignes bougent et il difficile de prédire l’issue des négociations. Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) rappelait mercredi la nécessité de combattre le pessimisme: souvenons-nous qu’à Copenhague, une vaste majorité des Etats était prête à s’engager !
L’Europe tient la route
De son côté, Connie Hedegaard, commissaire européenne pour le Climat, trouve que la position européenne est plutôt écoutée, notamment par les pays en développement et les états insulaires. Ces Etats semblent conscients du lien indéfectible entre une prolongation des engagements de Kyoto et la définition d’une feuille de route, avec des instruments légaux contraignants.
Mais encore une fois, l’aspect « contraignant » est le point de blocage des négociations.
Prendre ses responsabilités
Au final, il semble difficile de se dire optimiste ou pessimiste: si la Chine, l’Inde ou les Etats-Unis ne deviendront pas climate-friendly en trois jours, il semble qu’aucun de ces Etats n’ait envie de quitter Durban en étant montré du doigt comme le responsable de l’échec des négociations. Aux dernières nouvelles, le Canada, gros pollueur et mauvais joueur des négociations, pourrait revenir sur sa décision de ne pas participer à un prolongement de Kyoto. Pour sauver la planète, les négociateurs seraient-ils enfin prêts à aller au-delà de leurs intérêts nationaux ?
Pour l’instant, les rumeurs et les annonces « chocs » continuent d’aller bon train: les Etats-Unis et l’Inde sembleraient s’accorder à saper les négociations, le Canada pourrait se retirer du Protocole de Kyoto, la Chine pourrait soutenir un accord contraignant…
Pour en savoir plus, suivez sur Twitter Sandrine Bélier, députée européenne EELV, actuellement sur place dans la délégation du Parlement européen, ou lisez sa tribune « A Durban, les négociations se tendent« , dans Terra Eco.