A l’approche du Sommet de Durban sur le climat (COP17), le groupe des Verts/ALE au Parlement européen encourage les gouvernements européens, ainsi que les partenaires internationaux, à lancer un signal fort en faveur du climat et sortir de la torpeur actuelle.
Dans la perspective du Sommet climatique de Durban (COP17), voici ce que veulent les Verts au Parlement européen:
PRIORITÉS POUR LES NEGOCIATIONS CLIMATIQUES INTERNATIONALES:
Après les résultats décevants de Copenhague, les mesures prises à Cancun étaient à nouveau insuffisantes pour relancer les négociations climatiques. Cette année, Durban devra ouvrir la voie vers un accord climatique mondial, au plus tard en 2015. Il reste cependant de nombreux problèmes en cours au niveau des négociations climatiques de l’ONU, que le COP17 aura pour objet de résoudre:
Atténuation :
• s’accorder sur une année record mondial de 2015 et sur un objectif de réduction de gaz à effet de serre de 80% d’ici 2050, afin de combler le «fossé gigatonne»
• convenir d’une deuxième période d’engagement pour le Protocole de Kyoto et combler les failles liées à la foresterie et à l’air chaud pour assurer son efficacité environnementale
• convenir d’un mandat avec un calendrier pour un résultat juridiquement contraignant sous le chapitre de la Convention
• combler les lacunes dans le financement de REDD + (le mécanisme de l’ONU pour lutter contre la déforestation) et s’assurer que REDD+ offre les co-bénéfices liés à la biodiversité et respecte les droits des communautés locales et autochtones
Financement du climat :
• faire des progrès sur la transparence sur la livraison et l’additionnalité du financement de démarrage rapide pour la période 2010-2012
• prendre des mesures concrètes à mettre en œuvre les accords de Cancun sur le financement à long terme, y compris sur les sources (par exemple, taxe sur les transactions financières, l’expédition / l’aviation prélèvements) et le développement au-delà de financer le démarrage rapide pour 2013-2020
MRV (suivi, reporting et vérification) :
• consolider les accords concernant les modalités de contrôle international des engagements des pays en développement (différentes des modalités de MRV et des objectifs contraignants des Parties en Annexe I)
• convenir de la comptabilité de l’UTCATF (la méthode par laquelle les émissions liés à l’utilisation des terres et la foresterie sont mesurées) en référence à des niveaux historiques en vertu du Protocole de Kyoto et clarifier l’application des règles de reporting de l’UTCATF au titre de la Convention.
L’UE doit donc se positionner en tant que leader
En jouant un rôle plus proactif, l’UE peut aider à garantir un résultat positif à Durban. En s’engageant clairement pour une deuxième période d’engagements du Protocole de Kyoto et en revoyant à la hausse ses ambitions climatiques, l’UE pourrait contrecarrer l’argument utilisé par l’Inde et la Chine (qui se cachent derrière les pays en développement) selon lequel les pays riches n’assument pas leur part de responsabilité. C’est seulement en allant de l’avant que nous augmenterons la pression sur les autres pollueurs à assumer leur responsabilité et garantir le succès du prochain sommet sur le climat. Le leadership de l’UE implique de :
• S’engager sur une deuxième période du Protocole de Kyoto avec de nouveaux objectifs, et ce avant le début de la COP17 :
La première période de Kyoto, le seul accord climatique mondial contraignant à l’heure actuelle, s’achèvera fin 2012. Les leaders de l’UE doivent se mettre d’accord sur une deuxième période d’engagement pour le Protocole de Kyoto avec de nouveaux objectifs de réduction avant que la COP17 ne commence, tout en garantissant que toutes les lacunes (air chaud et forêts) soient comblées. Kyoto est la première des priorités pour les pays en développement et abandonner la seule option sur la table juridiquement contraignante serait un retour majeur. L’UE doit s’engager pour l’adoption d’un mandat ambitieux avec un calendrier clair en vue d’un résultat juridiquement contraignant pour tous les pays (dans le cadre de la Convention et qui serait mis en œuvre d’ici 2015).
• Elever l’objectif européen de réduction domestique des émissions de gaz à effet de serre à 30%.
L’UE doit faire passer son faible objectif actuel de réductions des émissions d’ici 2020 de 20 à 30%. Une telle décision stimulera la croissance économique, créera jusque 6 millions d’emplois supplémentaires en Europe et sera en plus bénéfique pour la santé de nos citoyens. Il permettra également de réduire de 40 milliards d’euros nos importations de gaz et de pétrole et stimulera l’innovation dans les technologies vertes. En faisant ce pas en avant et en montrant ainsi le bien-fondé des mesures climatiques, l’UE peut apporter un nouvel élan aux négociations internationales.
• Réaliser ses engagements financiers vis-à-vis des pays de développement
L’UE doit réaliser ses promesses de soutien de l’action climatique dans les pays en développement, pour les aider à s’adapter au changement climatique et à faciliter ainsi leur transition vers une économie verte. Cela implique de garantir la concrétisation des accords de Cancun sur le financement climatique, notamment le Fonds vert pour le climat. L’UE doit enfin contribuer à ce fonds – par des sources de financement nouvelles et additionnelles et non recyclées de l’aide au développement – avec un engagement annuel d’au moins 30 milliards d’euros d’ici 2020. En outre, l’UE doit définir sa contribution prévue au delà de 2012, quand le financement à court terme s’achèvera. Trouver de nouvelles sources de financement – comme une taxe climat sur le trafic maritime ou une taxe sur les transactions financières pour alimenter le Fonds vert – doit être une priorité pour l’UE dans le contexte de la crise économique. .
CONCLUSION
Les engagements décrits ci-dessus ne seront cependant pas suffisants pour maintenir le réchauffement planétaire à des niveaux raisonnables : une récente étude de l’AIE prédit une hausse de température entre 3,5 °C et 6°C si les politiques actuelles ne se matérialisent pas. Cela souligne l’importance de remettre en cause l’insuffisance des objectifs climatiques. «Retarder l’action est une fausse économie» (AIE) et la crise climatique doit être abordée en parallèle à la crise financière et économique mondiale. L’Europe ne peut pas simplement se concentrer sur la crise économique : il faut développer une nouvelle vision et une nouvelle stratégie pour s’attaquer à la crise combinée de l’économie, du social et de l’écologie, une bonne fois pour toute.
En savoir plus sur : www.climatecircus.com, www.the-green-race.com, www.stopclimatechange.net