Alors que la Commission européenne présentera demain (mercredi) les résultats préliminaires des tests effectués sur les centrales européennes, le groupe des Verts a présenté aujourd’hui une étude indépendante qui évalue la qualité de ces tests. Celle-ci souligne que le niveau d’exigence des stress tests ne suffit pas pour évaluer les risques liés au fonctionnement des réacteurs nucléaires en Europe et pour améliorer la sûreté nucléaire.
Commentant les résultats de l’étude, Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie – les Verts / ALE et membre de la commission parlementaire chargée de l’énergie, a déclaré:
« Les tests de résistance effectués par l’Union Européenne ne sont qu’un alibi afin de maintenir « ouverte » l’option nucléaire en Europe. Largement définis par l’industrie, ces tests n’abordent pas les vrais risques pour les centrales nucléaires en Europe et ne tirent pas les leçons de Fukushima. Ils ne sont guère qu’un exercice de relations publiques pour permettre à l’industrie nucléaire de continuer à travailler comme à son habitude et favoriser le moins-disant sécuritaire.
L’étude indépendante montre clairement que les stress tests européens sont loin d’être suffisamment rigoureux pour évaluer correctement la sûreté de nos réacteurs et réduire au maximum le risque d’accident. Non seulement, ces tests ne parviennent pas à évaluer les risques posés par des facteurs internes – comme les incendies, les défaillances humaines, la dégradation ou le dysfonctionnement des infrastructures, ou la combinaison de ces facteurs ; mais ils évaluent également mal les risques de menaces extérieures, comme le crash d’un avion.
Le cas français confirme les conclusions de notre étude. Malgré la diplomatie « obligée » de l’autorité de sûreté nucléaire, les résultats restent très inquiétants pour l’industrie nucléaire française. Le rapport de l’IRSN publié jeudi 17 novembre signale non seulement des anomalies qui pourraient avoir « des conséquences très graves »- aux dires mêmes du directeur de l’Institut- mais dénonce également la faiblesse des normes françaises de sûreté. EDF est par ailleurs directement pointée du doigt dans le rapport, pour son « déficit d’organisation, voire d’investissement ». Anomalies face aux risques de séisme, d’inondation, vieillissement des équipements, non-conformité aux règles en vigueur, non prise en compte des risques d’incendie, d’explosion, d’attaque terroriste ou de crash d’un avion (toujours classé « secret défense » dans le cas de l’EPR), absence d’anticipation d’une combinaison de facteurs de risques … la réalité de la sûreté et de la sécurité de notre parc nucléaire est très éloignée des discours lénifiants d’une industrie nucléaire aux abois et de ses représentants au sommet de l’Etat.
Malgré les promesses de Nicolas Sarkozy et d’Eric Besson en matière de transparence, les citoyens continuent de se voir imposer un risque dont ils ne peuvent appréhender la gravité. Il est temps d’en sortir! »