Infrastructures énergétiques européennes
Les propositions rétrogrades de la Commission favorisent les gazoducs malgré les besoins en énergies renouvelables
La Commission européenne vent de présenter des propositions législatives concernant les infrastructures énergétiques, ainsi que des règles de financement dans le cadre de la prochaine période budgétaire de l’UE (1). Si le Groupe des Verts/ ALE au Parlement européen accueille favorablement la décision de la Commission de mettre cette question des infrastructures énergétiques à l’ordre du jour, il s’inquiète cependant de l’intérêt porté aux combustibles fossiles au détriment des énergies renouvelables, en termes d’aide financière mais également pour la transparence de la procédure.
Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie – les Verts/ALE, membre de la Commission ITRE estime que:
« Dans ses propositions, la Commission favorise les projets de gazoducs, comme Nabucco, au lieu de privilégier les infrastructures dédiées aux énergies renouvelables, pourtant tellement plus porteuses pour l’avenir énergétique de l’Europe. N’oublions pas que les décisions prises aujourd’hui en matière d’infrastructures définiront notre politique énergétique pour les prochaines cinquante années.
On relève notamment une vraie distorsion dans les choix de la Commission : par exemple, dans la liste des couloirs prioritaires pour les réseaux électriques, ne figure qu’un seul couloir entièrement consacré au transport d’énergies renouvelables (contre quatre pour le gaz). Il est regrettable que la Commission préfère s’appuyer sur les recettes du passé (en privilégiant les combustibles fossiles) plutôt que d’anticiper la transition énergétique basée sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables. »
Claude Turmes, député européen Verts – ALE luxembourgeois, et rapporteur de la directive sur l’efficacité énergétique ajoute :
« Il y a également de vrais soucis concernant les propositions de cofinancement des fonds européens pour les grands projets de gazoducs : jusqu’à 80% de financement européen pour des projets de gaz comme Nabucco. Etonnante décision alors que la Commission a elle-même déclaré que plus de 70% des besoins de financement se situent dans le domaine du réseau électrique. Ces propositions sont donc sérieusement déséquilibrées.
Heureusement, les propositions finales de la Commission soulignent l’obligation pour les projets d’infrastructure de respecter la législation environnementale européenne.(contrairement aux versions précédentes qui penchaient vers l’exemption). En aucun cas les projets d’infrastructure énergétique ne peuvent miner la protection de l’environnement et la législation européenne dans ce domaine. Nous accueillons également favorablement les propositions sur l’accélération des procédures décisionnelles pour les autorisations d’infrastructure, ainsi que les propositions concrètes pour améliorer la transparence, l’accès à l’information et la participation du public. »
(1) La Commission européenne a adopté des propositions pour un règlement sur les infrastructures énergétiques et un règlement établissant un mécanisme pour l’interconnexion en Europe (Connecting Europe Facility) dans le contexte du nouveau cadre financier pluriannuel (2014 – 2020) ».