Eva Joly, candidate EELV à l’Elysée, a dénoncé lundi sur France Info « une lepénisation des esprits » qui autorise « des remarques ignobles », après les propos de l’UMP Alain Marleix qualifiant son collègue d’Europe Ecologie-Les Verts, Jean-Vincent Placé, de « Coréen national ».
« On voit bien qu’il y a une lepénisation des esprits qui autorise des remarques et des actes ignobles », a déclaré l’eurodéputée, pour qui ces propos sont du même ordre que « requérir un tram pour expulser les Roms ».
L’ex-juge d’instruction, d’origine norvégienne, a déploré « des paroles excluantes, qui soulignent des différences entre les Français ».
« En fustigeant l’origine, l’apparence de Jean-Vincent (d’origine coréenne, adopté tout enfant par des Français, ndlr), on fustige en réalité tous les parents qui ont adopté en France, tous les enfants adoptés et tous ceux qui ont un parent étranger, par exemple les binationaux », a-t-elle estimé.
« Et ça finit par faire des millions de Français », a relevé Mme Joly.
Elle y voit une « conception de la France très surannée ». A ses yeux, « ce n’est pas une remarque ponctuelle, ça s’inscrit dans un contexte, cette lepénisation des esprits », a-t-elle insisté.
M. Marleix a évoqué samedi sur Public Sénat les divisions à gauche pour les sénatoriales, notamment « dans l’Essonne, où notre Coréen national, Jean-Vincent Placé, va avoir chaud aux plumes ».
M. Placé a annoncé qu’il allait porter plainte.
Le porte-parole d’Eva Joly, Yannick Jadot, a estimé auprès de l’AFP qu’il était « plus que temps pour Nicolas Sarkozy, président de la République et chef de l’UMP, de condamner avec la plus grande fermeté les discours xénophobes, islamophobes et homophobes de sa droite, plus national-populiste que populaire, et de recadrer une UMP qui semble se satisfaire de cette dérive anti-républicaine ».
Pour l’eurodéputé EELV qui demande des « sanctions effectives de leurs auteurs », « ce n’est certainement pas par la stigmatisation des victimes et la haine des différences que l’UMP et le gouvernement masqueront l’échec moral, écologique et social de ce quinquennat et répondront concrètement aux difficultés croissantes des Français ».