Primaire : l’heure du choix a sonné !

L’heure du choix a sonné ! Pour moi, c’est l’écologie de la responsabilité

La primaire de l’écologie touche à sa fin et nous allons voter. Le choix que nous allons faire est très important et potentiellement définitif dès le premier tour. Nous savons qu’après les succès des européennes, des régionales et des cantonales, les échéances électorales de 2012 vont largement déterminer la place de l’écologie dans les politiques publiques pour les cinq ans qui viennent. En choisissant notre candidat-e à l’élection présidentielle, nous choisissons aussi la façon dont nous voulons continuer à ancrer l’écologie politique dans la société, à convaincre de nouveaux pans de la société, à asseoir notre crédibilité, à incarner notre rassemblement.

 

La primaire doit éviter trois écueils : le vote « sondagier », le référendum et la figure de style.

L’option « sondagière » ne me paraît plus d’actualité tant les sondages, lorsqu’ils comparent les deux principaux candidats, les placent au même niveau (7% pour Eva et 8% pour Nicolas contre François Hollande dans le dernier sondage TNS Sofres) et, lorsqu’ils ne testent qu’un candidat, le place autour de 6% dans les dernières enquêtes Harris Interactive et IFOP. Tout le monde le disait, la popularité ne se traduit pas mécaniquement en intentions de votes et en succès électoral. C’est sain en démocratie et les expériences socialistes de 2007 et 2011 nous rappellent le piège d’une telle approche. La seule différence notable entre les candidats que révèlent les enquêtes d’opinion concerne les reports de voix au second tour, les électeurs potentiels d’Eva Joly votant plus naturellement et plus massivement pour le candidat de gauche le mieux placé.

L’écueil du référendum « pour ou contre Hulot » demeure avec les attaques de Stéphane Lhomme. Soyons clair, il est inacceptable qu’on appelle à voter contre un candidat. Nicolas fait désormais partie de la famille. Il y a là un danger pour notre rassemblement car il porte le risque de la division au sortir de la primaire. Les règles de la primaire sont claires, aux organisateurs de les faire respecter !

Enfin l’écueil de la figure de style. On entend que la seule différence entre les candidats relèverait finalement du style et pas du fond. Nous savons qu’une élection présidentielle ne se limitera pas à la récitation de notre projet, aussi bon soit-il. C’est d’abord une vision de la société, des changements à opérer et des moyens pour y parvenir, qu’incarne la candidate ou le candidat.

Ce que les électeurs de la primaire doivent trancher, ce que nous devons trancher, ce sont des démarches politiques proches, mais différentes.

J’ai parlé, je crois à juste titre, d’écologie de la pédagogie et d’écologie de combat.

Depuis 30 ans nous avons dénoncé, expliqué et de plus en plus convaincu de la gravité et de la violence de la crise écologique, mais aussi de son lien structurel avec la crise sociale et démocratique. Nous avons, avec les associations, mobilisé et proposé des solutions. Mais nous savons, sur le terrain, dans les conseils municipaux (Henri le prouve à chaque débat), généraux et régionaux, à l’Assemblée nationale et au Sénat, au Parlement européen et au gouvernement, qu’aucune victoire écologiste n’a été obtenue sans assumer de lutter avec détermination contre des forces puissantes, économiques et politiques, qui défendent pied à pied le statu quo. Les citoyens n’ont jamais voulu des OGM. Et pourtant il n’y aurait pas eu de moratoire sans les actions des Verts, de Greenpeace, de la confédération paysanne, des faucheurs volontaires, des Amis de la Terre, de France Nature Environnement et de beaucoup d’autres, contre les intérêts bien compris des firmes semencières, de la FNSEA et des gouvernements qui les représentent. Le combat sur le nucléaire ressemble désormais à celui sur les OGM : refus majoritaire dans la population, solutions alternatives crédibles, exemples de pays européens…mais lobbies puissants, présents dans les principales forces politiques. Autant dire que le combat sera dur. Et je ne parle pas d’agriculture, de pêche, de déchets, d’infrastructures de transport, d’ondes magnétiques… C’est l’approche collective, la convergence de luttes et la complémentarité des rôles de pouvoirs et contre-pouvoirs qui nous permettent quelques victoires, y compris contre le projet de mine d’or Cambior en Guyane.

J’entends que l’écologie d’Eva serait punitive, une écologie de la sanction. Ca m’a fait drôle d’entendre ces paroles. Certes il existe une écologie du rationnement, de la grève du troisième ventre, de la guerre civile à nos portes pour demain. Elle est très minoritaire et ce n’est pas celle d’Eva. D’habitude ce sont d’ailleurs nos adversaires qui nous renvoient ces qualificatifs, ceux qui pratiquent l’écologie du discours et nous critiquent dès que nous voulons passer à l’acte. Ceux qui nous opposent une écologie de « si tous les gars du monde se donnaient la main ».  Cette écologie-là nous conduit à l’illusion du changement, c’est une écologie de l’inaction. Ce n’est pas le logiciel d’Europe Ecologie les Verts.

Nicolas disait lors du débat de Paris qu’il souhaitait réconcilier les riches et les pauvres. Objectif intéressant mais qui ne correspond pas à ma démarche politique. Eva propose de réconcilier les Français en luttant pour la justice sociale, en combattant les inégalités. De la même façon, les pollués et les pollueurs ont à l’évidence des « intérêts » divergents. Si nous voulons apaiser la société, apporter plus de justice sociale et d’égalité des droits, une plus grande solidarité entre nous et avec le Sud, réconcilier les Français entre eux, réconcilier les Français avec la nature, leur offrir l’espoir d’un avenir meilleur, pour eux, leurs enfants et leurs petits enfants, il va nous falloir de la séduction, de la conviction, de la détermination, de l’unité pour changer nos habitudes, mais aussi pour s’attaquer aux rentes et aux intérêts qui nous mènent dans un monde absurde de productivisme et de consumérisme, de frustration et de désespérance.

Obtenir un « bon » score lors de l’élection présidentielle sera difficile. C’est essentiel pour négocier un « bon » accord de gouvernement. Pour cela, il faudra démontrer la crédibilité de nos propositions, notre compréhension de la société et du fonctionnement de nos institutions, convaincre de notre capacité à agir sur les rapports de force qui structurent notre société et arbitrer entre des intérêts différents, parfois conflictuels, en choisissant toujours l’intérêt général, les pollués aux pollueurs. Nier cette réalité, c’est s’empêcher de changer la société. L’assumer c’est s’en donner les moyens. C’est le chemin suivi par les Grünen en Allemagne. C’est celui que nous devons poursuivre. En ce sens l’écologie politique est une écologie de combat et une écologie de la responsabilité, une écologie qui assume de prendre le pouvoir pour transformer la société.

Enfin, l’élection présidentielle ne portera pas que sur les sujets environnementaux. Pouvoir d’achat, emploi, politique industrielle, fiscalité, politique étrangère, solidarité internationale, santé, éducation, finance internationale, Europe, renouveau de la vie démocratique…autant de sujets, parmi d’autres, sur lesquels nous devrons aussi convaincre, sur lesquels Eva peut convaincre.

 

J’appelle donc à voter Eva Joly, dès le premier tour !

 

 

Vous pouvez consulter l’autre article « 10 raisons pour voter Eva Joly »

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