Nucléaire: les eurodéputés critiquent les futurs tests de résistance Les députés européens – sauf les conservateurs – ont vivement critiqué jeudi l’accord récemment conclu entre Etats membres sur les modalités des tests de résistance auxquels seront prochainement soumises les centrales nucléaires de l’UE.
Lors d’un débat à Strasbourg, la plupart des intervenants ont estimé que les critères retenus pour ces tests censés répondre aux inquiétudes des Européens après la catastrophe japonaise de Fukushima étaient largement insuffisants.
Ils ont pointé du doigt notamment le fait que les tests ne seront ni obligatoires ni contraignants, et aussi que la capacité des centrales à résister à d’éventuels attentats terroristes sera traitée à part, selon des modalités qui restent à définir.
« Ces essais reposent sur une base extrêmement fragile », a souligné le social-démocrate allemand Jo Leinen, qui a déploré le peu d’attention porté aux risques terroristes. Il a cité l’exemple de la centrale française de Cattenom (nord-est): « on nous dit que ce sont les pompiers et les gendarmes qui sont responsables de la sécurité. Ca doit bien faire rigoler Al-Qaïda ».
Sa collègue française Catherine Trautmann a demandé de son côté des « crash-tests complets » car « Fukushima a montré qu’il faut imaginer l’inimaginable ».
Pour les Verts, le Français Yannick Jadot s’est dit « extrêmement déçu que la Commission ait aussi facilement cédé à la pression de certains Etats membres et notamment de la France ». Les tests, tels qu’ils seront menés, s’apparenteront à un « exercice de communication » de l’industrie nucléaire, a-t-il fustigé.
Les critiques ont été similaires sur les bancs des libéraux et de l’extrême gauche. Seuls les conservateurs du PPE – la famille politique du commissaire chargé du dossier, Günther Oettinger – ont été cléments envers l’accord conclu.
« Le commissaire a fait un travail extraordinaire », a ainsi loué l’Espagnole Pilar del Castillo Vera, en présence de l’intéressé.
M. Oettinger a rejeté les critiques, en assurant qu’il n’y aurait pas de « test light » pour les centrales nucléaires. En outre, si les attentats terroristes n’ont pas été retenus parmi les hypothèses à étudier, celle de la chute d’un avion sur une centrale l’a été, a-t-il fait valoir.
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