Le 31 mai, une conférence sur « Le nucléaire dans un monde post-Fukushima » a réuni Mycle Schneider (consultant indépendant sur l’énergie et la politique nucléaire), Yannick Jadot (député européen Europe Ecologie – les Verts), Jean-François Fauconnier (Ecolo – Belgique) et Monica Frassoni (co-présidente du Parti Vert européen)
Alors que l’Allemagne a annoncé une sortie progressive du nucléaire d’ici 2022, le groupe des Verts / ALE en coopération avec la Heinrich Böll Foundation profitaient de l’exposition de photos « Rue des Enthousiastes » pour présenter le rapport de la Green European Foundation sur « Le Mythe du Nucléaire – Réflexions ».
Cette conférence était une occasion de plus de défaire les idées reçues sur l’industrie nucléaire, secteur qui selon certains détracteurs serait soi-disant propre, en développement continu, offrant une énergie moins chère ou encore assurant l’indépendance énergétique des pays qui l’utilisent. Autant de mythes sur le nucléaire qui s’avèrent infondés lorsqu’on y regarde de plus près!
Etat des lieux dans le monde
D’abord, il apparait clairement que le nucléaire est en déclin dans le monde L’industrie nucléaire est aujourd’hui portée à bouts de bras par six pays (Etats-Unis et France en tête) qui, à eux seuls représentent entre deux tiers et trois quarts de l’énergie nucléaire dans le monde. D’après de nombreuses études, le nombre de réacteurs en activité sur la planète n’a fait que diminuer après un pic (avec 444 réacteurs) en 2002. En revanche, l’âge moyen des réacteurs, lui, augmente gravement, se situant autour de 25 ans aujourd’hui. Nous sommes loin d’avoir une industrie nucléaire flambante neuve!
Des projets de construction de nouveaux réacteurs sont (surtout après le choc de Fukushima) reportés… ou tout simplement abandonnés! C’est notamment le cas au Japon, en Chine – où les nouveaux projets ont été gelés -, en Italie, en Suisse, et bien évidemment, en Allemagne.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que, depuis la catastrophe de Fukushima, les pro-nucléaires doivent multiplier les arguments pour défendre leur industrie, alors qu’auparavant, la « charge de la preuve » était cantonnée dans le camp des antinucléaires. Les rôles se sont donc inversés! Les anti-nucléaires peuvent désormais compter sur le soutien grandissant de l’opinion publique, dans de nombreux pays.
Situation en France
Avec l’annonce de la sortie du nucléaire en Allemagne, le gouvernement français se retrouve en mauvaise posture sur le nucléaire. Il tente de se sortir de l’embarras, et tente de trouver des arguments, en accusant la Chancelière d’avoir agi sous le coup de l’émotion, prédit des soi-disant conséquences économiques désastreuses, et entretient le mythe de la dépendance energétique outre-Rhin…
Economie et nucléaire
Si le rapport sur le Mythe du Nucléaire rappelle les dangers du nucléaire, il parle également, et surtout, d’économie. Si les pro-nucléaires continuent à brandir l’argument de l’augmentation des prix de l’électricité qui seraient censés exploser dramatiquement si l’on sortait du nucléaire pour adopter un modèle plus économe en énergie et 100% renouvelable; le rapport démonte clairement cet argument. Les énergies renouvelables sont non seulement de plus en plus compétitives en termes de prix, mais ce sont également des secteurs qui créent beaucoup plus d’emplois que le nucléaire!
Clair, simple et pédagogique, « Le Mythe du Nucléaire » (disponible en version française) est à mettre entre toutes les mains de citoyens qui veulent s’informer sur le nucléaire, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
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