La Commission de l’Industrie et de l’Energie votait hier soir sur sa position sur l’objectif européen de lutte contre le changement climatique. L’Union européenne doit-elle réduire ses émissions de gaz à effet de serre de plus de 20% d’ici 2020, comme elle s’y est déjà engagée ?
La réponse des écologistes est évidemment oui, et c’est ce que j’ai longuement défendu dans les négociations en tant que représentant du groupe des Verts sur ce dossier.
L’objectif de 20% de réduction des gaz à effet de serre est beaucoup trop faible pour faire face à l’urgence climatique, et risque de laisser l’industrie européenne à la traîne de la révolution énergétique qui s’annonce dans de nombreux pays, et notamment en Chine. Sur ce point, nous avons partiellement convaincu les autres membres de la commission. La majorité de mes collègues reconnaissent désormais qu’une réduction d’au moins 25%, sur le territoire européen et non pas en utilisant des mécanismes de « compensation carbone », est nécessaire. Etant donné la réputation de cette Commission de l’Industrie et de l’Energie, qu’on peut difficilement qualifier d’écolo, c’est une belle victoire. Elle en annonce, je l’espère, une plus grande lors du vote en plénière avec tous les autres députés : 30%, c’est un minimum pour l’Europe.
Mais cette victoire a malheureusement été assombrie. Alors que nous avions patiemment réussi à construire une majorité en faveur du renforcement de l’objectif européen sur le développement des renouvelables, et en faveur d’un objectif contraignant d’économie d’énergie, ce travail a été annihilé… par la faible participation de nos alliés au vote. Nous avons perdu les votes sur ces points-clefs à une voix près, alors que plusieurs députés des groupes socialiste et de la gauche unitaire manquaient à l’appel ! Décevant…
Pire, un amendement pro-nucléaire qui n’avait normalement aucune chance de passer a été adopté grâce à la forte présence de la droite européenne. Un amendement qui affirme, sans aucune source à l’appui, que l’abandon du nucléaire augmenterait les émissions européennes de gaz à effet de serre de 50%. Un chiffre farfelu… mais adopté ! Dans ces conditions, j’ai évidemment voté contre l’ensemble de cette position de la Commission Industrie et Energie.
Aux écologistes désormais de travailler en amont du vote de l’ensemble du Parlement européen pour supprimer ces dérapages et relancer l’Europe sur le climat !