L’autorité de sûreté nucléaire française (ASN) a présenté aujourd’hui le cahier des charges pour l’audit des centrales nucléaires françaises.
Malgré certaines avancées, le groupe des Verts / ALE s’insurge sur ce pré projet par la façon dont il est rendu public, mais également par son contenu. Trois jours avant la réunion des régulateurs européens de sûreté nucléaire (ENSREG) qui doit décider des critères à suivre, l’ASN court-circuite les règles du jeu en définissant déjà les critères retenus pour la France.
Encore une fois, les autorités françaises, par le biais de l’ASN préfèrent jouer la carte individuelle, plutôt que le collectif. Ils font fi de la procédure européenne sur les critères de ces « stress tests », et préfèrent établir leur propre grille de contrôle sur les installations française.
Or, le projet européen de critères tel que défini par WENRA était en consultation publique jusqu’au 5 mai et doit encore être discuté fin de cette semaine (12-13 mai) en réunion de l’ENSREG à Bruxelles. On ne connait pas encore le cahier des charges final qui sera adopté cette semaine, et il est prématuré d’envoyer d’ores et déjà à ses exploitants le cahier des charges sur les évaluations complémentaires de sûreté. Non seulement c’est une question de procédure, mais c’est également un problème de rigueur!
De plus, malgré certaines avancées sur la prise en compte des erreurs techniques et humaines, et sur la sous-traitance, ces tests ne permettent pas d’évaluer les risques pour des scenarios, comme les attentats, la chute d’un avion de ligne. Dès le départ, nous craignions que ces tests ne soient qu’un simple exercice de communication des autorités nucléaires. Le scenario du pire se confirme. Quel intérêt y a t-il d’effectuer des tests dont on connait déjà le résultat ? C’est un échec de plus pour les citoyens qui s’interrogent légitimement sur le risque qu’on leur impose.
Pour effectivement réduire le risque nucléaire, les tests doivent répondre à trois conditions indispensables – indépendance, obligation, transparence– toutes refusées par nos dirigeants, puisque les tests seront volontaires; les critères définis avec l’industrie nucléaire sans experts internationaux indépendants, même pour les installations situées près des frontières.
Avant de pouvoir éliminer le risque inacceptable que représente le nucléaire en en sortant progressivement, il faut chercher à le minimiser au maximum. La France continue à faire fi de ces exigences. »
Communiqué de presse et Cahier des charges de l’ASN:
http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2011/Cahier-des-charges-relatif-aux-evaluations-complementaires-de-la-surete-des-INB
Projet de WENRA (soumis à consultation et débattu par l’ENSREG lors de sa réunion du 12-13 mai prochain) http://www.wenra.org/dynamaster/file_archive/110421/0ea2c97b35d658d73d1013f765e0c87d/StressTestsSpecifications2011-04-21.pdf