Les ministres européens de l’énergie se sont réunis aujourd’hui à Bruxelles pour une réunion extraordinaire du Conseil pour discuter, entre autres, de la sureté nucléaire, et des conséquences de la catastrophe de Fukushima sur le marché de l’énergie. Le groupe des Verts / ALE au Parlement européen émet de sérieux doutes sur la qualité et l’indépendance des « stress tests » (tests de résistance) proposés par la Commission européenne sur l’ensemble des centrales européennes.
Les tests de résistance des centrales nucléaires européennes annoncés par le Commissaire à l’Energie, Günther Oettinger, risquent d’être biaisés et réalisés sans l’indépendance nécessaire à leur crédibilité. Ces tests, réalisés en concertation avec les industries nucléaires, seront menés au sein des Etats membres dotés de centrales nucléaires sur une base volontaire. Inadmissible ! Comment peut-on envisager que des centrales soient en Europe dispensés de passer ces test ? Les résultats des tests, de plus, ne seraient connus qu’en fin d’année, voire en 2012… On laisserait donc les Européens et leurs voisins sans aucune information avant de nombreux mois ?
On peut s’interroger sur la fiabilité et la cohérence de ces tests, sachant que la mise en route de ces tests et les critères retenus vont l’être en accord avec la filière nucléaire. De plus, la Commission ne semble même pas avoir envisagé la possibilité de fermer une centrale si celle-ci ne pouvait pas satisfaire à ces « stress tests »… Un comble ! L’insécurité nucléaire en Europe suppose des mesures fortes, immédiates, et non des exercices de simulations permettant une fois encore de différer les prises de décision politiques .
La priorité est aujourd’hui de fermer un certain nombre de réacteurs dont nous connaissons déjà les risques. Le groupe des Verts au Parlement européen demande donc l’arrêt immédiat des réacteurs nucléaires les plus dangereux, et l’engagement tout aussi rapide d’un processus coordonnée et progressif de sortie du nucléaire. En France, il s’agit de fermer les réacteurs construits avant 1980, en premier lieu la centrale de Fessenheim, et de suspendre la construction de l’EPR de Flamanville.
La sortie progressive et coordonnée du nucléaire sur 20 à 30 ans est possible, même en France. Elle est la seule issue responsable devant la gravité de la situation, et l’absence de « risque zéro ». Des scenarios crédibles réalistes, et créatrices d’emploi, existent. Devant les risques, certains gouvernements ont pris leurs responsabilités, comme la Suisse, et surtout l’Allemagne… Il faut garder à l’esprit, que le risque nucléaire est global. Si chaque Etat membre conserve sa compétence nationale, leurs décisions ou non décisions en matière d’énergie, auront un impact sur les pays voisins.
Par ailleurs, il est grand temps que l’UE change de braquets et mette en place une politique énergétique ambitieuse. Il est inadmissible que pour les années à venir, la Commission propose d’investir 5 fois plus sur le projet de fusion nucléaire ITER ( dont la construction est prévue sur une faille sismique) que dans les énergies renouvelables. Promouvoir l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables doit être au cœur des priorités énergétiques européennes. »