Etre responsable, c’est engager maintenant la sortie progressive du nucléaire

Alors que le fantasme du nucléaire sûr s’évanouit, Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie- les Verts, dénonce les autres mythes nucléaires : l’indépendance énergétique, l’excellence industrielle et surtout l’impossibilité d’en sortir.

Après la catastrophe de Fukushima, la sortie progressive du nucléaire s’impose en France et en Europe. Parce que le risque est trop important, mais aussi parce que sortir du  nucléaire c’est gagnant pour l’emploi, l’industrie et notre indépendance énergétique.

Sortir du nucléaire c’est possible ! Dans le scenario énergétique développé par l’association Negawatt [1], la France peut sortir du nucléaire dès 2035. Pour cela, elle doit mettre l’accent sur trois piliers : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Pour rappel, le nucléaire fournit 80% de notre électricité mais 17 % de nos besoins énergétiques.

Cette stratégie est gagnante pour l’emploi : avec l’argent dépensé pour l’EPR de Flamanville, on pourrait créer 15 fois plus d’emplois dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables, en multipliant les PME sur l’ensemble du territoire. C’est le scénario de sortie « à l’allemande ». La plupart des centrales ont été construites en 25 ans. C’est le temps que prendra la sortie que nous proposons pour stopper ce risque insupportable. L’indépendance énergétique de notre pays n’en pâtira pas, au contraire : pas un gramme d’uranium n’est produit en France ! Et les dramatiques prises d’otages au Niger nous ont violemment rappelé cette réalité.

Quant à l’industrie française et ses exportations, elles ont beaucoup plus à gagner dans les énergies renouvelables : en 2010, la capacité éolienne installée dans le monde est 10 fois plus grande que celle dans le nucléaire. En Europe en 2010, près des deux tiers des nouvelles capacités de production d’électricité sont renouvelables, contre 1% pour le nucléaire!

Dans ces conditions, qui est le plus responsable ? L’Allemagne et les écologistes avec leur sortie du nucléaire ? Ou Silvio Berlusconi qui veut construire une nouvelle centrale à peine deux ans après le séisme de l’Aquila, et Nicolas Sarkozy qui, en 2008, déroulait le tapis rouge à Kadhafi pour lui vendre une centrale garantie « sans risques »?

Sortir progressivement mais résolument du nucléaire, c’est gagnant, réaliste et responsable. »

[1] :Vous trouverez le résumé du scenario énergétique développé par Negawatt sur http://tinyurl.com/resume-negawatt

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